11 janvier 2021
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Lorsqu'ils ont crevé les yeux des Gilets Jaunes,
Je n'ai rien dit,
Je n'étais pas pauvre.
Lorsqu'ils ont enquêté sur les comptes de campagne des opposants mais oublié les leurs,
Je n'ai rien dit,
Je n'avais pas voté.
Lorsqu'ils ont perquisitionné Médiapart, en marge des procédures légales,
Je n'ai rien dit,
Je n'étais pas abonné.
Lorsqu'ils ont envoyé Alexandre casser du manifestant pacifiste,
Je n'ai rien dit,
Je n'étais pas si fist que ça, au fond.
Lorsqu'ils ont broyé Adama et Cédric,
Je n'ai rien dit,
Je n'étais décidemment pas très courageux.
Lorsqu'ils ont voulu donner des labels aux « Fake News » et aux « Vraies News »,
Je n'ai rien dit,
Je croyais les régimes propagandistes d'un autre siècle.
Lorsqu'ils ont tabassé Michel dans son studio d'enregistrement,
Je n'ai rien dit,
La violence d'Etat était devenue banale.
Lorsqu'ils m'ont rapatrié du bout du monde comme des millions de citoyens, pour m'enfermer avec ma famille et assurer une incubation idéale (excellent moyen de propager une pandémie au mépris des règles élémentaires internationales en matière sanitaire),
Je n'ai rien dit,
J'étais vachement content de retrouver les miens
Lorsqu'ils ont annoncé « l'usage du masque en population générale n'est pas utile » et « il n'y a aucune raison, mis à part pour les populations fragilisées, de modifier nos habitudes de sortie »,
Je n'ai rien dit,
Je le savais déjà. J'ai fait des études à une époque où les obscurantistes n'avaient pas encore jeté à la poubelle un siècle d'épidémiologie moderne. Et je n'imaginais pas qu'ils allaient se vautrer avec tant de volupté dans la fange politico-financière qui servirait de tombeau à la science.
Lorsqu'ils ont confiné les vieux avec du paracétamol plutôt que de les soigner,
Je n'ai rien dit,
J'avais une bonne excuse : moi aussi j'étais confiné.
Lorsqu'ils ont ajouté du clonazépam dans leur soupe pour donner un coup de pouce au destin,
Je n'ai rien dit,
Mais quand même, ça commençait à être flippant.
Lorsqu'ils ont fièrement annoncé leurs dépenses désordonnées par centaines de milliards et les pertes économiques programmées encore plus abyssales, plutôt que d'investir quelques millions dans les structures d'accueil et de soin comme le réclamait le personnel de santé depuis au moins 10 ans (et le réclament encore ceux qui embrassent encore volontiers l'éthique plutôt que des intérêts privés),
Je n'ai rien dit,
J'ai juste pensé que 100 milliards ce n'était finalement que l'équivalent d'une année d'évasion fiscale en France, et probablement plus ou moins le bénéfice mondial annuel de ceux que l'on nomme Big Pharma. Jusqu'en 2019, puisque 2020 pourrait voir les courbes de rentabilité se dresser vers le ciel.
Lorsqu'ils ont annoncé l'imminence de la 2ème vague au mois de mai, les bienfaits du Remdesivir, les masques pour tous et partout, le mythe du confinement salvateur, celui des asymptomatiques très dangereux, et l'épidémie de tests PCR,
Je n'ai rien dit,
C'était tellement absurde. Je savais encore écouter les exposés des épidémiologistes qui ne sont pas en conflit d'intérêt, lire les études cliniques sur le Remdesivir dont celles de l'OMS, lire l'étude danoise de référence sur les masques et les recommandations (encore) de l'OMS, analyser les données de Santé Publique France qui infirment l'intérêt du confinement, lire l'étude chinoise de référence sur les asymptomatiques et la bibliographie préexistante en infectiologie, comprendre l'interprétation d'un test PCR au regard des amorces utilisées et du nombre de cycles. J'ai fini aussi par ressortir mes vieux cours d'épidémiologie. Ils expliquaient déjà tout ça assez bien.
Lorsqu'ils sont annoncé la saga délirante des vaccins,
Je n'ai rien dit,
Mais j'ai définitivement mis sous clé mes vieux cours d'épidémiologie retrouvés et ceux de recherche clinique, comme un précieux trésor pour d'éventuelles générations futures qui sauraient trouver le chemin d'un nouveau siècle des Lumières.
Lorsqu'ils sont accéléré la manœuvre en dégainant leur vaccin à ARN,
Je n'ai rien dit,
J'ai relu la documentation du CRIIGEN et j'ai frémi en pensant au risque individuel non négligeable de mutagenèse et d'emballement immunitaire. J'ai tressailli plus encore en pensant au risque collectif de cet ARN de destruction massive, de par les infinies possibilités de mutations et de recombinaisons virales que lui offriront les corps des centaines de millions d'hôtes qu'il est censé « vacciner ». Je n'ai pu m'empêcher de penser au « mutant anglais » apparu au pays des premiers vaccinés...
Lorsqu'ils ont requis 10 ans de prison contre des jeunes pour avoir fêté la joie de vivre et d'être ensemble (en instaurant toutefois des mesures sanitaires),
Je n'ai rien dit,
Mais j'ai imaginé que ces jeunes avaient peut-être mieux œuvré pour l'intérêt public que leurs inquisiteurs : après tout, on sait depuis longtemps que favoriser l'immunité acquise des personnes non-à risque est un facteur clé de la lutte anti-infectieuse.
Lorsqu'ils ont gravement, mais presque avec satisfaction, annoncé le bilan des 65 000 morts en 2020,
Je n'ai rien dit,
J'ai seulement pensé à ces chiffres qu'on ne donne pas : l'âge médian des décès supérieur à 80 ans, l'espérance de vie de la plupart d'entre eux qui n'était que de quelques mois, les 90% des personnes admises en réanimation qui ont un facteur de comorbidité ou plusieurs. Et puis aux chiffres qu'on ne connaît pas. Quelle impact des autres virus respiratoires (pneumovirus, influenza, rhinovirus, adénovirus,, etc) dans les morts comptabilisés ? Y-avait-il déjà eu alors l'émergence d'un virus respiratoire nouveau passé sous les radars, comme pour la grippe de Hong-Kong de 1969/70, lors de l'hiver 2016/2017 où la mortalité équivaut à celle de l'hiver/printemps 2020 ? Finalement est-on en train d'oublier qu'on meurt de vieillesse et de comorbidité depuis la nuit de temps ? Cela doit-il nous conduire à supprimer lentement mais sûrement les interactions sociales et les soins aux malades pour que chacun puisse s'assurer de mourir de chagrin, d'ennui, de dépression, de suicide, de cancers non détectés, de maladies cardio-vasculaires non-traitées ? Ou même de l'appauvrissement programmé de notre microbiome, décimé par la disparition des interactions sociales ?
Lorsqu'ils lancèrent les procès en sorcellerie de Didier, Jean-François, Nicole, Christian, Laurent, Louis, Luc, Alexandra...
Je n'ai rien dit,
J'avais déjà renoncé à ma propre estime.
Lorsqu'ils ont élargi le fichage d'atteinte à la sécurité de l'Etat aux opinions politiques, philosophiques, religieuses et syndicales,
Je n'ai rien dit,
De peur d'être fiché.
Lorsqu'il faudra payer cher pour respirer l'air du dehors,
Je ne dirai rien,
De peur d'être fauché.
Lorsqu'ils m'inculperont pour rassurisme,
Je ne dirai rien,
Par bonheur d'être Fouché.
Lorsqu'ils nous auront finalement totalement fliqués, flexibilisés, Netflixisés,
Je ne dirai rien,
Parce que j'aurais définitivement perdu le sens des mots.