Témoignage de :

Courrier de remise en question du port du masque au collège

14 mars 2021

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Rognes, le 21 février 2021. Mesdames et Messieurs,

Ceci est une lettre ouverte que nous souhaitons diffuser auprès de tous les enseignants et responsables du Collège Les Garrigues, ainsi
qu’aux associations de parents d’élèves.

Notre intention n’est pas d’asséner des vérités, mais bien de poser des questions et d’essayer de trouver ensemble des réponses à
la problématique du port du masque au collège, dans la concertation.

Notre désir d’échanger avec vous part d’un constat. Nous avons remarqué que depuis la rentrée de septembre 2020, notre fils de 12 ans
revient fréquemment du collège avec des maux de tête. Il était même suffisamment souffrant le jeudi 04 février au soir, pour ne pas être

en mesure d’aller au collège le lendemain. Étant moi-même un migraineux sévère, j’ai toujours été très attentif à son ressenti vis-à-vis des migraines, et ce depuis sa naissance. Il n’a jamais, jusqu’à ce qu’on l’oblige à porter un masque, été sujet à cette pathologie.

Étant soucieux tant du bien-être des enfants que de celui des enseignants et des personnels participant à l’encadrement scolaire,
nous voulons vous faire part des réflexions qui nous animent et nous portent à mettre en doute la doxa du gouvernement.

Nos enfants, pour obéir aux règles sanitaires mises en œuvre par le ministère portent donc un masque (en tissu ou en plastique) tout au
long de leur présence au collège, soit pour notre fils une trentaine d’heures hebdomadaires. Il a la chance de pouvoir rentrer chez nous

pour prendre ses repas car nous habitons à trois minutes du collège.
Mais ses camarades demi-pensionnaires doivent le porter au moins 5 ou 6 heures supplémentaires. Les enfants qui prennent les transports en commun pour se rendre au collège sont aussi tenus de porter le masque durant le trajet. Par exemple, un collégien prenant le bus à Charleval aura 7h30 de trajet hebdomadaire avec un masque sur le visage (horaires de bus en annexe). Cela nous amène à un total de 42h30/semaine avec un masque sur le visage. Nous trouvons cette situation intenable.

Il semble que cette contrainte s’impose au vu de l’épidémie de SARS-CoV-2 touchant la France et le reste du monde depuis 2020.
Pourtant, de nombreuses voix s'élèvent pour proposer des solutions alternatives aux confinements et autres atteintes aux libertés

individuelles, sans pour autant nier la réalité de l’épidémie.

Nous nous sommes donc renseignés. Nous voulons vous faire partager les informations qui nous semblent éclairantes.

Tout d’abord vous constaterez comme nous, que les scientifiques (et c’est une bonne chose, car c’est toujours ainsi que cela se passe
dans la recherche scientifique) ne sont pas d’accord sur les stratégies à mettre en œuvre. Nous sommes donc tou·te·s invité·e·s à remettre en question chaque initiative visant à nous priver de droits essentiels, comme le droit au travail par exemple.

Nous sommes donc allés voir ce qui se dit à la source des décisions internationales. Vous trouverez à la fin de ce courrier les liens vers
les documents officiels dont sont extraits les passages que nous souhaitons partager avec vous.

L’Organisation Mondiale de la Santé indique, dans les documents relatifs aux « Conseils sur le port du masque dans le cadre de la
COVID-19 : Orientations provisoires » publiés les 05 juin, 21 août et 1er décembre 2020, les éléments suivants :

« Avantages/inconvénients potentiels : le port du masque par les membres du public en bonne santé peut notamment présenter les avantages suivants :
- propagation réduite de gouttelettes respiratoires contenant des particules virales infectieuses, notamment de sujets infectés ne
présentant pas encore de symptômes
- risque réduit de stigmatisation et meilleure acceptation du port du masque, que ce soit pour éviter d’infecter autrui ou pour s’occuper
de patients atteints de la COVID-19 dans des contextes non cliniques ;
- impression donnée aux gens de contribuer à stopper la propagation du virus ;
- encouragement de comportements parallèles de prévention de la transmission, comme veiller à l’hygiène des mains et à ne pas se

toucher les yeux, le nez ni la bouche ;
- prévention de la transmission d’autres affections respiratoires comme la tuberculose et la grippe, et réduction de la charge de morbidité de ces maladies. »

Le 1er point évoqué nous semble être le seul susceptible d’être pris en compte dans le choix du port du masque. Par contre, les liens
entre les « avantages » suivants et le risque de transmission du virus nous semblent tout à fait fantaisistes, voire grotesques ou même

malhonnêtes. La « stigmatisation », « l’impression donnée », « l’encouragement » et « la prévention d’autres affections » que celle pour laquelle le masque est prescrit seraient donc des critères scientifiques ?

Avant d’aller plus loin et de retranscrire les inconvénients du port du masque recensés par l’OMS, il est intéressant de savoir comment
une décision qui engage à ce point la vie de nos enfants a été prise. Les éléments suivants sont extraits de la notification du 21/08/2020 :

« Cinq réunions internationales d’experts ont été organisées entre juin et août 2020. Faute de données scientifiques solides, le consensus dégagé des réunions de ces groupes constitue la base principale des présentes orientations. »

Les décisions ne sont dons pas prises sur des études mais sur un « consensus » ... C’est-à-dire un « accord entre personnes »...

Nos enfants portent donc un masque plus de 40h/semaine (sans compter le temps passé en ville) car les ministères de la santé et de
l’éducation nationale s’appuient sur un « consensus » dégagé par des « experts », « faute de données scientifiques solides ».

Le doute est encore plus grand quant à la justification du port du masque à la lecture des passages suivants :

« Bien que le virus adapté à la culture cellulaire ait été isolé chez des enfants symptomatiques présentant des niveaux de charge virale
semblables à ceux des adultes, les données probantes présentées dans les études disponibles sur les personnes ayant été en contact avec

des cas de COVID-19 et dans les études sur les foyers épidémiques montrent qu’il est peu probable que les enfants soient les principaux
facteurs de transmission de la COVID-19. À ce jour, la transmission attestée chez les enfants et le personnel dans les milieux éducatifs

est limitée. Il existe également peu de données probantes sur la prévalence de l’infection au SRAS-CoV-2 chez les enfants. (...) »

« Il existe peu de données probantes sur les avantages et les effets nocifs du port du masque par les enfants pour atténuer la transmission
de la COVID-19 et d’autres coronavirus. »

« Les avantages, pour les enfants, du port du masque pour limiter la contamination par la COVID-19 devraient être évalués par rapport aux
dommages potentiels associés au port du masque, y compris la faisabilité et l’inconfort, ainsi que les préoccupations sociales et les problèmes de communication. »

Voici maintenant les effets négatifs engendrés par le port du masque, recensés dans le document du 05 juin et reproduits dans celui du 1er
décembre sans changements :

« Le port du masque par les membres du public en bonne santé peut notamment présenter les inconvénients suivants :
- maux de tête et/ou difficultés à respirer, selon le type de masque utilisé ;
- lésions cutanées faciales, dermite irritative ou aggravation de l’acné en cas de port fréquent et prolongé du masque ;

- difficulté à communiquer clairement, en particulier pour les personnes sourdes, malentendantes ou qui lisent sur les lèvres ;
- inconfort ;
- faux sentiment de sécurité qui peut amener à négliger d’autres mesures de prévention cruciales comme la distanciation physique et

l’hygiène des mains ;
- port du masque mal supporté, notamment par le jeune enfant ;
- problèmes liés à la gestion des déchets ; l’élimination sauvage des masques peut entraîner une augmentation du volume des déchets dans
les lieux publics, présentant des risques pour l’environnement ;
- désavantages et difficultés liés au port du masque, notamment pour les enfants, les personnes atteintes de

troubles mentaux ou de
déficiences développementales, les personnes atteintes de déficiences cognitives, les asthmatiques ou les personnes souffrant d’affections
ou de troubles respiratoires chroniques, les personnes ayant récemment subi un traumatisme facial ou une intervention chirurgicale orale ou
maxillo-faciale, ainsi que celles qui vivent dans un environnement chaud et humide. »

Chacun·e d’entre nous aura expérimenté les « maux de tête et/ou difficultés à respirer ». Nos enfants sont d’ailleurs régulièrement invité·e·s à remettre le masque sur le nez par leurs enseignant·e·s alors qu’ils·elles cherchent à retrouver un peu d’oxygène.

Les « lésions cutanées » sont monnaie courante, et « l'aggravation de l’acné en cas de port fréquent et prolongé du masque » ne peut
être envisagée comme anecdotique chez des adolescent·e·s.

La problématique liée à la « difficulté à communiquer clairement » doit être absolument considérée comme prioritaire dans une pratique d’enseignement, dont on sait qu’elle demande des trésors d’ingéniosité aux enseignants pour capter et conserver l’attention des enfants.

« L’inconfort »... Est-il raisonnable, en conscience, d’imposer plus de 40h d’inconfort à nos enfants ? La qualité de notre attention, et par conséquent les capacités d’apprentissage, de concentration et de mémorisation ne sont-elles pas affaiblies lorsque nous sommes en situation d’inconfort ?

En ce qui concerne les « risques pour l’environnement », nous vivons à 3 minutes à pied du collège. Nous allons donc faire notre footing
au stade des Garrigues. Le 18 février dernier, nous avons dénombré 13 masques chirurgicaux abandonnés sur le stade. Et nous ne comptons plus ceux que nous ramassons dans les rues et les fossés. De plus, les masques chirurgicaux dits « en papier », sont en réalité en plastique, ce qui implique que les enfants sont susceptibles de respirer des nano-particules tout au long de la journée. Les scandales sanitaires passés, relatifs aux médicaments notamment, ou à l’amiante devraient nous engager à émettre des doutes quant à la qualité de tels objets fabriqués pour la majorité d’entre eux en Chine. Et le fait de trouver autant de masques sur le stade nous amène à questionner les mesures mises en œuvre au sein du collège pour récupérer les masques après utilisation.

Pour ce qui est de la « bonne » manipulation des masques, nous demandons juste à chacun·e de constater ses propres modalités d’utilisation. Qui suit véritablement les préconisations ? N’y a-t-il pas une grande hypocrisie à demander aux enfants de porter les masques tout en constatant que, comme l’immense majorité d’entre nous, les pratiques de base ne sont pas respectées.

Il serait nécessaire de consacrer quelques lignes à la violence infligée à certaines personnes plus fragiles psychologiquement, et qui souffrent en silence de cette obligation du port du masque mais n’osent s’exprimer par peur d’être exclu·e·s du groupe. Toutes ces souffrances sociales sont visiblement niées par les personnes qui prennent les décisions.

En conclusion, et pour rappeler la légèreté des arguments qui amènent nos enfants à subir les masques, voici une dernière citation issue des mêmes rapports :

« Les experts (...) ont reconnu qu’ils ne disposaient que d’une quantité limitée de données factuelles pour définir l’âge limite (...) et ont pris cette décision principalement par consensus. »

Il semble bien que les décisions qui engagent d’une manière inédite notre vie quotidienne aient été prises dans la plus grande opacité.

Nous écrivons ce courrier car nous sommes motivé·e·s par les responsabilités que nous impose la parentalité vis-à-vis de la santé physique et mentale de nos enfants. Nous avons aussi un devoir civique et moral qui nous empêche d’accepter cette forme de maltraitance.

C’est pourquoi nous aimerions avoir un échange avec les représentants du collège pour pouvoir décider ensemble et de manière éclairée, de la nécessité ou non du port du masque dans l’enceinte du collège.

Car si « en l’absence de données factuelles » les médecins de l’OMS peuvent dégager un « consensus » engageant la vie de milliards d’êtres humains ; nous pouvons sûrement décider du quotidien de nos enfants dans une prise de décision consensuelle entre enseignants, personnels de direction et parents d’élèves.

Bien cordialement.

Julien BAUDRY & Céline GIMBERT

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