28 mars 2021
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L'assignation à domicile et le déni de traitement sont sans doute à l’origine de très nombreux décès en 2020
Dans son bilan démographique 2020 l'Insee établit à 658 000 personnes le total des décès en France, soit 7,3% de plus qu'en 2019 (Insee première - n° 1834 - Janvier 2021). Cet accroissement de mortalité est attribué pour l'essentiel à la Covid-19.
En analysant plus en détail les données Insee on observe de grosses variations selon le lieu du décès :
2019 à l’hôpital 323 969 / à domicile 144 810 / en EHPAD 74 940
2020 à l’hôpital 339 178 / à domicile 168 222 / en EHPAD 90 561
Sur-mortalité : + 15 209 + 23 412 + 15 621
Les taux d'augmentation par rapport à 2019 sont les suivants : • Décès à l'hôpital +4,69%
• Décès à domicile +16,17%
• Décès en EHPAD +20,84%
Ces différences sont d'autant plus étonnantes que les pourcentages de répartition hôpital, domicile, EHPAD varient généralement assez peu au fil des ans. En 2019 on notait même une légère baisse à domicile (-1,1%) et en EHPAD (-2%).
Source : INSEE – Accueil > Statistiques et études > Téléchargement
des fichiers des décès quotidiens > Fichiers des décès quotidiens par sexe, âge et lieu - 22 janvier 2021
En 2020 beaucoup de personnes mortes seules chez elles ou en EHPAD, sans avoir reçu de traitement, notamment lorsque les symptômes pointaient vers une suspicion de Covid-19 (la doctrine était " faites le 15, en cas de doute restez à domicile et prenez du Doliprane ").
Puisque les malades admis à l'hôpital le sont pour des pathologies sévères (Covid-19, cancer, etc.) on aurait pu s'attendre à une augmentation bien plus forte des décès à l'hôpital (plus de patients = plus de décès). Or c'est surtout à domicile et en EHPAD que l'hécatombe s'est produite. Le déni de traitement semble avoir eu des effets dramatiques, surtout lorsqu'on compare ce bilan avec celui des médecins qui ont soigné (IHU de Marseille par exemple, mais pas uniquement). Assigner à domicile, inciter les personnes présentant des symptômes évoquant la Covid-19 à rester chez elles sans les traiter, est-ce vraiment la meilleure solution ?
De toute évidence non, mais est-ce une découverte de constater que lorsqu'on ne soigne pas les malades les conséquences risquent d’être très lourdes ?