Après une année abominable où l'on a demandé aux enseignants de l'université, d'abord d'accompagner la détresse et l'isolement des étudiants confinés, puis de se faire les complices actifs de la dictature sanitaire, en distanciel ou en présentiel suivant les consignes arbitraires et aberrantes du moment, pour moi « a sonné l'heure des adieux à jamais ». Je quitterai mon université à la prochaine rentrée pour me mettre en pause un certain temps, une solution qui me coûtera financièrement mais que j'estime nécessaire pour préserver mon équilibre, et surtout pour que ma vie soit en accord avec mes valeurs.

« Je suis au regret » de ne plus être en mesure de piloter un master dans lequel je me suis pleinement investie pendant plusieurs années. Mais comment continuer quand les valeurs d'échange et d'interaction humaine sur lesquelles reposaient la formation et les débouchés professionnels associés, sont criminalisées par le pouvoir, et quand aucune relation de confiance n'est possible entre zombies masqués – les étudiants étant d'ailleurs les premiers à surenchérir dans la folie covidiste.

Je ne sais ce que nous réserve l'avenir (même si je pense que l'année scolaire prochaine est déjà programmée pour être identique à celle que nous vivons), ni s'il faut espérer quelque chose de l'exemple des états étrangers actuellement libérés. Je sais en tout cas que je ne reviendrai pas à l'université, où du reste souffle depuis quelques années un « vent mauvais ». La crise du covid n'a fait que révéler au grand jour les tendances lourdes déjà à l'œuvre dans le champ des sciences humaines : faillite de la raison et de la pensée critique, alignement sur une certaine pensée conforme et à sens unique, fin de la liberté de la recherche, soumission mécanique à l'autorité, etc.

« Je me souviens des jours anciens » où l'association de l'enseignement et de la recherche était un plaisir, et je pars dans l'amertume devant cet immense gâchis, personnel, éducatif, social. Il me restera à retrouver des motifs de satisfaction personnelle et intellectuelle durant ma pause !

VN