Longue introduction pour en venir au sujet de ce texte : comment est devenue notre vie, à nous, citoyens, êtres humains de France, femmes, hommes, enfants, bébés, bretons ou basques, citadins d’Île de France ou ruraux perdus dans la pampa de la Meuse, depuis le traumatisme provoqué par la déclaration présidentielle que notre pays est en « guerre », début mars 2020 ?
Je ne vais pas qualifier cette vie de « merdique » parce que c’est un gros mot, et que j’ai promis à mes petits-enfants de faire des efforts pour en dire moins.
Mais elle est comment, dites, notre vie ?
Je vais essayer de la décrire, telle que je la vois (ce sera donc très subjectif, mais je suis encore un sujet pensant et j’espère que d’autres sujets pensants se reconnaîtront.) et je vais tenter d’en faire une liste à la Prévert, histoire de poétiser tous ces chiffres dont on nous abreuve chaque jour, matin, midi et soir, et même à l’heure du goûter, accompagnés de ces courbes, ascendantes, descendantes, hyperboliques, exponentielles, plates… Désespérément plates : bip, bip, bip :
« Sire, le peuple ne respire plus ! »
« Mais si, enfin, ils ont des masques. »
« Mais je croyais, Sire, que les masques ne servaient à rien ! »
« Ah oui, mais non, … Enfin, bon, un peu, mais pas trop ! De toutes façons, d’ici peu, on comptera 400 000 morts de la Covid dans le Royaume, alors, hein…. ! »
« Mais Sire, nous ne sommes plus une monarchie, nous sommes une démocratie républicaine. »
« Ah bon ? Vous êtes sûr.e.s ? »
« Mais oui, Sire, vous avez été élu en mai 2017. Rappelez-vous ! »
« Ah ?... ».
« Et, au fait, Sire, votre test PCR est revenu positif ! »
« Oh !… »
Et le roi Jupiter de la République du Royaume de France de se gratter un peu la tête et de faire une moue dubitative. Il semble se perdre dans les dédales de ses pensées. Est-il confus ? Est-ce qu’il est, lui aussi, atteint par le délire collectif de la mort-qui-tue ? On ne l’avait pas vac**iné contre cela ? Il croyait qu’il suffisait de décider de tout, et presque tout seul, pour que le peuple écoute et obéisse, pour que tous ces « gens-qui-ne-sont-rien » se rangent deux par deux et défilent comme un seul homme, une seule femme, la tête tournée vers le balcon du palais où il s’abrite. Eh bien, non ! Raté ! Cela ne fonctionne pas ainsi, parce que :
(Liste « bazardique ». Oui, parce que j’ai promis à mes petits-enfants de faire des efforts pour dire moins de gros mots !)
Ces fameux gens qui ne sont « rien », ne peuvent pas être « rien ». Faisons un peu d’étymologie : la racine latine du mot « rien » vient de l’accusatif du substantif res, rei > rem que l’on traduit par « chose, ou quelque chose ». Par exemple, vous croisez un ami, vous voyez bien (malgré son masque) qu’il semble ne pas aller bien et vous lui demandez ce qu’il a. Il vous répond : « Rien !». En fait, il a bien quelque chose qui le contrarie, mais il n’a pas envie d’en parler, alors, il répond le mot « rien », ce qui signifie son contraire. D’ailleurs, on dit bien « des petits riens » ou « des petits riens du tout ». Donc, « ces-gens-qui-ne-sont-rien » ne sont pas rien, mais constituent une force vive et remarquable et intelligente et pensante et que l’on peut compter, et qui savent communiquer les uns avec les autres. Vous voyez où je veux en venir…
À suivre, Marie-Pierre L. Citoyenne