Les Chroniques Réinfocovid

Stockholm 1 , février 2021. Arrivée. Par Cécile Ravel

Je suis venue là, exaspérée par les mensonges de nos médias de masse, et du gouvernement français. Je suis venue là car je suis sur le point de craquer, tellement les mesures liberticides qui augmentent depuis des semaines me démoralisent, tellement j’en ai assez de vivre au milieu de zombies sans visage, complètement endoctrinés et aux comportements irrationnels et superstitieux. Tellement je suis atterrée par ce retour fracassant de l’obscurantisme du Haut Moyen-Âge, modifiant radicalement la pensée et le comportement de mes concitoyens. Horrifiée de voir la délation se multiplier dans mon pays, dévastée de voir la maltraitance infligée à nos enfants et de voir les parents et les enseignants devenir les bourreaux de la jeunesse de ce pays. Écœurée de voir ma gynéco sans réponse quand je lui demande si elle n’est pas scandalisée qu’on oblige des femmes enceintes à porter le masque et à accoucher masquées.

Je suis venue voir la Suède, pays soit décrié, soit ignoré par la propagande d’État, et parce qu’au moment où je pars, le 4 février 2021, c’est encore un des rares pays qui n’impose pas de test pour rentrer sur son territoire. Je suis venue là dans l’idée de peut-être m’exiler ici un jour proche ou lointain. Ma famille me rejoint dans deux jours, donc samedi 6 février.

 

Première soirée, arrivée fraîchement à l’aéroport d’Arlanda, je navigue à vue dans d’interminables couloirs en quête de l’Arlanda Express qui doit me conduire à Stockholm.

Et voilà trois grands policiers scandinaves, plutôt souriants, une femme et deux hommes, athlétiques, non masqués qui toisent sans animosité tous les arrivants.

Au fur et à mesure que je m’éloigne de la zone de contrôle, les visages sont de moins en moins masqués. Je passe devant divers restaurants ouverts, des gens attablés. Oh la la… je suis bel et bien en Suède ! Bon… maintenant, terminé, je respire et ne mettrai plus une seule seconde ce machin oppressant sur ma face. Je finis par trouver la navette pour Stockholm, ambiance feutrée et calme. Elle est presque vide. Sur les sièges il est écrit : Détendez-vous ici pendant 18 minutes. Des inscriptions en suédois et en anglais rappellent les « gestes barrières » : « Lavez-vous les mains régulièrement, gardez deux mètres entre vous et une autre personne, portez un masque aux heures de pointe et en cas d’affluence». Nulle part cette horrible image et cette injonction autoritaire « Ici le masque est obligatoire ». Je regarde derrière-moi : deux jeunes Français, l’un masqué, l’autre pas, qui manifestement vivent ici. C’est bon, je prends le pli allègrement. Arrive un jeune et élégant contrôleur qui vient poinçonner mon ticket. Plus tard, la navette s’immobilise et la voix suave de la conductrice nous prie de les excuser pour ce retard de 2 minutes sur l’horaire prévu. Ma foi, j’ai vraiment changé de planète.

 

Sortie de ce cocon, un froid de canard, les trottoirs encombrés d’une épaisse couche de neige ou de glace, la bise qui mord mes doigts. Et tracter une valise à roulette dans cette matière épaisse, c’est comme rouler dans du sable, sauf que ça glisse en plus, et dans ce dédale de rues en travaux, impossible de me repérer. Un jeune Américain m’aide à trouver la rue, en m’appelant «Darling». J’arrive péniblement à l’hôtel (tout le personnel est masqué), mais aucun client en revanche ne l’est. Le temps de débarrasser mes grosses chaussures de l’épaisse couche de neige, et me voilà à faire l’enregistrement. Je me précipite au restaurant recommandé par l’hôtel (ils ferment à 20h30, mesure restrictive appliquée aux bars et restaurants depuis peu). Ambiance feutrée, cuisine sympa et avenante, verre au vin délicieux (vins italiens, argentins et français), pas grand monde, mais bon sang, mon premier restaurant depuis plus de trois mois ! Aucun masque à l’horizon, ni le personnel, ni les clients, et ce sera ainsi dans tous les lieux clos, transports en commun compris, jusqu’à la fin du séjour. Mais quel bonheur ce verre de vin italien, et tous ces visages humains qui vont et viennent. Je goûte à tout, entrée, plat, dessert, cuisine plutôt méditerranéenne mais avec du saumon, et c’est excellent.

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