Je suis concepteur/développeur de logiciel. Et même ingénieur mais honnêtement on s'en fout. Je ne connais rien en médecine au-delà de ce que la logique me permet de comprendre. Et je me suis permis de faire un parallèle tout bête entre la création d'un logiciel et la création d'un vaccin.
À propos de la phase de tests.
Le logiciel n'est pas une science, c'est un domaine entièrement construit par l'homme, entièrement documenté et maîtrisé. Une série d'instructions exécutées par une machine, elle-même conçue par l'homme.
La microbiologie est une science. On observe, on essaye d'expliquer, on vérifie. Mais on n'a pas la doc !
Les procédures normales de sécurité du médicament font s'étaler les tests sur plusieurs années. Tout projet logiciel nécessite au moins quelques mois de tests. On trouve des bugs en lisant le code. On trouve des bugs en exécutant le programme normalement. On trouve des bugs en testant chaque fonction une à une. On trouve des bugs en testant l'ensemble selon des scénarios bien choisis. Et pourtant on continue à distribuer des logiciels buggés.
Grand-Papa disait toujours que les tests sont un excellent outil pour montrer qu'un programme ne fonctionne pas, mais un très mauvais outil pour montrer qu'il fonctionne. Parce qu'il suffit de ne pas faire un test précis pour ne pas réussir à montrer qu'un programme ne fonctionne pas.
Moi je dis toujours que si un programme fonctionne du premier coup, c'est qu'il y a vraiment un très gros problème. Parce qu'on ne va sûrement pas penser à tester ce qu'il faut.
Comme un logiciel, un vaccin est une création artificielle. Donc forcément buggée. À la différence d'un logiciel, un vaccin agit dans un environnement biologique ultra-complexe dont on sait bien peu de chose: l'organisme humain. À la différence d'un logiciel, un vaccin agit dans une multitude d'environnements qui varient fortement d'un individu à l'autre. À la différence d'un logiciel, un vaccin altère durablement son environnement. Il ne suffit pas de redémarrer la machine si jamais on casse quelque chose. On ne peut pas la redémarrer. Comme certains logiciels, il est possible qu'un effet de bord invisible au premier abord démarre une cascade d'évènements qui vont s'accumuler et finir par provoquer un dysfonctionnement longtemps après.
Comme certains logiciels, un vaccin raté peut avoir des conséquences dramatiques. Contrairement à un logiciel, on ne peut pas démontrer formellement qu'un vaccin est inoffensif et efficace. Même au bout de plusieurs mois de tests et plusieurs années d'usage, on continue à trouver des bugs dans un logiciel. La microbiologie est infiniment plus complexe que l'électronique...
Alors comment une autorité sanitaire peut-elle oser affirmer qu'un vaccin novateur testé à peine 3 mois est sans danger et efficace ?