En ce temps si compliqué dans une société qui nous emprisonne, en ce début de printemps doux et tendre, alors que les arbres déjà bourgeonnent, s’étirant vers le ciel, vers la lumière retrouvée, notre instinct, notre être sauvage, tambourine furieusement à la porte de nos pensées. Notre part d’authenticité en nous, unie à la terre, aux saisons, aux étoiles, bouillonne de vie, d’envies, et nous incite à nous tourner vers la Nature. Vers le vrai. Vers ce qui EST.
Si nous gardons enfermé notre être sauvage, nous perdons notre instinct, notre bon sens, notre esprit grégaire, notre besoin naturel d’aider ceux qui nous entourent parce que c’est le seul moyen de nous aider, nous. Comme tout être vivant, l’humain ne peut vivre enfermé, muselé, privé de son libre arbitre et de sa liberté. En ce début de printemps, notre être sauvage nous le rappelle avec insistance.
La pression que nous subissons depuis toute une année, tout un cycle de vie, engendre en nous stress, dépression, violence. Nous nous sentons perdus, et nous avons perdu le contact avec les autres. Retourner vers notre être sauvage, c’est revenir à la source de notre créativité et de notre guérison. C’est trouver le chemin qui conduit vers l’autre.
Notre être sauvage, sage parmi les sages, c’est aussi l’enfant que nous fûmes et qui nous accompagne. L’enfant et son bon sens inné nous ramène chaque instant, chaque seconde, à nos expériences, et nous rappelle que chaque instant, chaque seconde, nous déterminons le cours que prendra notre vie. L’Avenir n’est donc pas un paquet livré par Chronopost ou UPS, mais bien le fruit de ce que nous semons là, maintenant.
Si l’hiver est la saison du repos, du repli, le printemps est la saison du renouveau, de la joie, de la vie. Cet arbre qu’on croyait mort se pare tout à coup d’une robe de fleurs roses, blanches, dont les pétales couvriront bientôt le sol d’un tapis neigeux. Et puis les feuilles éclosent et un vert printanier habille la Nature, baignée de la douce lumière du soleil.
C’est temps de fête pour les animaux sauvages. Libérés de l’étreinte du froid, ils gambadent dans les près inondés de rosée, tandis que les oiseaux sillonnent le ciel à toute volée, heureux d’étendre leurs ailes sur la campagne éveillée.
Tout est à sa place et le cycle de vie tourne. Il a fallu des milliards d’années à la Nature pour parvenir à l’équilibre. Un équilibre néanmoins fragile qui ne dépend pas que d’elle. En effet, notre planète interagit avec l’Univers, comme nous sommes reliés les uns aux autres, et à la nature. Pour préserver l’équilibre, la Nature s’adapte sans cesse à de nouvelles données, gagne de nouveaux challenges.
Tout comme la Nature, nous avons cette incroyable aptitude à nous adapter. Notre mode de vie nous privant sans cesse de notre capacité de raisonnement, nous décidons souvent contre nature, et la nature l’accepte, mais jusqu'à une certaine limite. La Nature est assez conciliante, tant que l'équilibre n’est pas menacé. Si nous franchissons la limite, alors nous irons de mal en pis, jusqu’à l’extinction. D’autres civilisations avant la nôtre en ont fait les frais. Si nous détruisons, nous serons détruits, c’est la loi de la Nature. Mais notre but n’est ni la guerre, ni la destruction, notre but est l’harmonie et la paix.
La société d’aujourd’hui est en déséquilibre. Trop d’autorité d’un côté, et trop de soumission de l’autre. L’équilibre est en passe de se rompre. Nous le sentons au fond de nous, et c’est pourquoi nous avons peur. Mais la peur n’évite pas le danger. Si l’hiver nous a invités à l’introspection, le printemps nous invite à sortir, à nous tourner vers les autres.
C’est donc temps de fête pour la Nature, et nous en faisons partie. Dans tous les coins de France, des rassemblements sont organisés, privilégiant l’échange, l’amitié, le partage, le réconfort. Tout ce dont nous avons besoin pour retrouver confiance et sérénité, afin de revenir à l’équilibre.
Comme les oiseaux, déployons nos ailes. Allons vers les autres car nous avons notre avenir à construire, ensemble.