Nous, humains, sommes des êtres d’information, dotés d’une forte curiosité, d’un appétit gourmand pour la connaissance du monde qui nous entoure.
Et l’un des principaux vecteurs de cette connaissance, l’une des principales sources de notre information, n’est autre qu’autrui…
Le partage d’informations avec les autres définit le phénomène de communication : un vivant échange obéissant à de nombreuses lois, à la fois physiologiques, psychologiques, culturelles…
Communiquer avec autrui est une danse, une alchimie complexe, un processus de création qui fait appel à une forme d’improvisation aérienne, autant qu’il se réfère à une tradition gravée dans le marbre de nos consciences.
C’est un véritable Kung Fu, dans le sens originel du terme. A savoir une compétence acquise au fil des années, fruit d’un entraînement patient et quotidien. Ce long processus de polissage permet d’accéder à la maîtrise de l’art, et seule de cette maîtrise émergera un jour une forme de liberté dans l’action. Peut-être.
Communiquer avec autrui est une danse, mais qui peut aussi tomber dans le macabre : la propagande décérébrante des régimes totalitaires en est une parfaite illustration. En effet, toute compétence, toute habileté est un serviteur qui se plie docilement aux intentions de son maître. Et comme l’art martial peut défendre la paix ou engendrer la guerre, la communication humaine peut servir à construire ou à détruire, à fédérer ou à diviser, à harmoniser, ou à faire naître la discorde.
La situation actuelle du pays, que nous qualifions parfois de « crise sanitaire », est avant tout une crise politique. C’est une scène de conflit entre un discours totalitaire écrasant, et un discours démocratique qui lutte pour sa cohérence, et pour se faire entendre.
La vie m’a gratifié de quelques leçons, dont sont nées certaines convictions que j’aime à exposer, parfois. L’une d’entre elles tiendrait en ces mots : « Ce que l’existence te propose, en terme d’expérience, est toujours un reflet de ce que tu portes en toi, et qui demande à être pétri, digéré, transformé durant ton passage terrestre ». « Ta réalité est un grand miroir », en somme. Le conflit observé à l’extérieur est donc une forme d’expression du conflit qui m’habite, un indice, et la résolution en moi-même de ce conflit devient ma participation à la pacification du monde dans lequel je vis. Pas de séparation entre intérieur et extérieur, mais interdépendance.
Comment parvenir à résoudre cette violence en moi ?…
Hanna Arendt parle de l’extraordinaire banalité du mal. La violence qui explose au grand jour, et dévoile sa nature véritable aux yeux de tous, n’est pas celle qui engendre les guerres. Non, la violence qui gangrène le monde et mène à l’abject, qui piétine la fraternité, qui nie la primauté de l’amour, c’est cette violence quotidienne amnésique, sourde et aveugle. Ces petites trahisons, ces petits abandons. Ces petites compromissions, ces démissions, soumissions. Cette violence est le ferment du mal contre lequel nous luttons, son essence même. Nous la méconnaissons par inconscience, nous la méconnaissons par ignorance, comme l’a dit Shakyamuni, le Bouddha Gautama.
Pour sortir de l’ignorance, redécouvrir le Lien…
« Mettre en lien », c’est notre credo chez Reinfocovid. Oui, mais comment ?…
De par nature, l’Homme est relié, au dedans comme au dehors. Dedans, le lien à l’universel, dehors, le lien à la multitude des êtres. Comment se saisir de ces liens ?…
Entrer dans cette connaissance, cela passe peut-être d’abord par la perception de notre lien au grand « Tout », par l’intermédiaire du formidable récepteur qu’est notre corps. Le travail du corps est une voie merveilleuse qui nous ouvre l’accès au sacré, ce sacré que notre époque a tellement tenté de nier, d’enfouir, voir de salir, et qui pourtant reste une part indéboulonnable de notre identité. Une part qui demande, aujourd’hui plus que jamais, à être reconsidérée. Notre corps est le véritable temple. Les pratiques telles que le yoga, la méditation ou les arts énergétiques, ne sont rien d’autre que des prières. Le premier pas sur le chemin de la réconciliation serait peut-être donc celui-là, à l’intérieur, dans ce ressenti du corps.
Entrer dans cette connaissance, cela passera sans doute aussi par l’établissement d’un lien nouveau à autrui. Un lien plus vrai, plus juste, un lien plus beau. Ghandi nous invite : « Soyez le changement que vous voulez voir advenir dans le monde ». Une société fondée sur le respect, le partage, l’harmonie, ne verra le jour que quand nous aurons suffisamment cultivé le respect, le partage et l’harmonie, entre nous tout d’abord, et avec nos proches. Chaque jour est un nouveau terrain de jeu, et les collectivités sont pour les humains de puissants catalyseurs d’évolution. Des outils existent, et chez Reinfocovid nous avons choisi dès les débuts de nous inspirer de l’holacratie, de la sociocratie, et de la communication non violente, en les incluant progressivement à nos pratiques quotidiennes. Un chemin de questionnements et d’efforts, mais un beau chemin.
Chacune de nos transformations transformera le monde en retour, et nous sommes les artisans de la paix que nos cœurs appellent. L’ingrédient secret de cette alchimie porte le doux nom de Shoshin, en japonais : « l’esprit du débutant ». Shoshin, c’est décider de rester un élève toute sa vie. Shoshin, c’est décider de ne jamais se croire arrivé, quelque niveau qu’on ait atteint. Car dans un tel voyage, simplement, il n’est point de terminus.