Balance bénéfice/risque défavorable pour les ados et jeunes adultes : trop de myocardites !
A Retenir
- Risque de myocardite avec les vaccins ARNm chez les personnes de 12 à 50 ans.
- Jusqu’à 1 myocardite toutes les 2 649 vaccinations deux doses chez les hommes jeunes selon les études
- Chez les garçons ayant déjà eu la Covid-19, une dose de vaccin comporte plus de risques que de bénéfices
- Seules les filles, non immunisées, avec au moins une comorbidité, ont encore un bénéfice à la vaccination par un schéma vaccinal complet à 2 doses.
- Les myocardites post-vaccinales seraient dues à un syndrome adrénergique provoqué soit par l’ARNm du vaccin ou la protéine spike résultante.
Introduction
Depuis juillet 2021, les myocardites et les péricardites ont été ajoutées à la liste des effets indésirables des vaccins à ARN messager. Ces effets indésirables ont donc été détectés environ 6 mois après la mise sur le marché de ces vaccins. La myocardite post-vaccinale atteint préférentiellement les individus jeunes et en bonne santé, de sexe masculin, c’est-à-dire la population n’ayant aucun risque de forme grave de la Covid-19, particulièrement avec le variant Omicron. Ainsi, aucun décès de moins de 40 ans n’a été déploré chez les individus infectés par Omicron.
Suite aux résultats de l’étude EPI-PHARE, la HAS a déconseillé le vaccin Moderna chez les moins de 30 ans en raison de ce surrisque de myocardite. Pourtant l’agence européenne du médicament (EMA) vient d’autoriser ce vaccin chez les 5-11 ans ; c’est à se demander s’il y a un pilote dans l’avion. [1, 2]
Qu’est-ce qu’une myocardite ?
Selon la SRLF (Société de réanimation de langue française), la myocardite se définissait en 2017 comme une inflammation du muscle cardiaque associée à une nécrose des cellules cardiaques (nécrose=destruction des cellules). Les lésions peuvent être pour certaines réversibles, mais d’autres resteront irréversibles en raison de la nécrose cellulaire et de la fibrose due à la réaction immunitaire. Après guérison de l’épisode aigu, la maladie peut évoluer de façon lente et progressive vers une insuffisance cardiaque. Ainsi, l’évolution en cardiomyopathie dilatée se produit dans environ 30 % des cas et jusqu’à plus de la moitié des patients nécessitent une greffe de cœur dans les 10 années suivantes [3].
Quelles sont les conclusions de l’étude EPI-PHARE [4]
L’étude EPI-PHARE « confirme l’existence d’un risque de myocardite et péricardite dans les 7 jours suivant une vaccination contre la Covid-19 avec un vaccin ARNm (Pfizer BioNTech et Moderna) chez les personnes âgées de 12 à 50 ans, particulièrement les jeunes de moins de 30 ans . Ce risque est plus élevé avec le vaccin Moderna. »
Le sur-risque était évalué à 132 cas surnuméraires de myocardites par millions chez les moins de 30 ans pour Moderna.
Le vaccin Pfizer a lui aussi été associé à un sur-risque de myocardite de l’ordre de 3 par million après la 1ère dose et de 27 cas par million après la seconde dose.
Un sur-risque de myocardite existe chez les 12-50 ans pour les vaccins à ARNm, pourquoi seul le vaccin Moderna est déconseillé et uniquement chez les moins de 30 ans ?
Que disent les études internationales ?
Plusieurs études réalisées dans différents pays ont également confirmé le sur-risque de myocardite qui est constamment plus élevé après la deuxième dose de vaccin qu’après la 1ère.
Selon les études et les pays, le taux oscillerait, chez les hommes jeunes, entre 1 myocardite toutes les 2649 vaccinations et 1 myocardite toutes les 141 000 environ après la deuxième dose du vaccin Pfizer (cf. Table 1).
Concernant les femmes jeunes, ce risque, moindre que chez les hommes, varie entre 1 myocardite toutes les 20 964 vaccinations et 1 myocardite toutes les 263 148 vaccinations après la deuxième dose du vaccin (cf. Table 2).
Table1 : Taux de myocardites chez les individus masculins après vaccination par le vaccin Pfizer (adapté de Krug et al.)
Référence | Groupe d’âge | Taux après la dose 1 | Taux après la dose 2 |
Buchan et al. Ontario | 12-17 ans | 1/ 29 240 | 1/10 277 |
Public Health Ontario | 12-17 ans | 1/13 850 | 1/13 850 |
Chua et al, Hong Kong | 12-17 ans | 1/17 953 | 1/2 679 |
Sharff et al, US Kaiser Permanente | 12-17 ans | 1/2 649 | |
US CDC VAERS | 12-15 ans | 1/208 333 | 1/21 881 |
US CDC VAERS | 16-17 ans | 1/163 934 | 1/14 245 |
Krug et al, VAERS | 12-15 ans | 1/87 719 | 1/6 165 |
Krug et al, VAERS | 16-17 ans | 1/12 1951 | 1/10 752 |
Krug et al, VAERS | 12-17 ans | 1/100 000 | 1/8 424 |
Oster et al, VAERS | 12-15 ans | 1/141 643 | 1/141 643 |
Oster et al, VAERS | 16-17 ans | 1/137 741 | 1/9 523 |
US FDA Optum | 12-15 ans | 1/5 555 | |
US FDA Optum | 16-17 ans | 1/5 000 | |
Mevorach et al, Israel | 16-19 ans | 1/74 626 | 1/6 635 |
Comment les vaccins à ARN messager provoquent-ils des myocardites ?
A l’heure actuelle, le mécanisme par lequel les vaccins à ARN messager provoquent des myocardites est mal connu.
Un article récent en préprint (nécessitant encore d’être validé par les pairs) a émis des hypothèses quant à l’origine physiopathologique des myocardites post-vaccinales [5].
Cela fait suite à l’observation histopathologique de cœurs de personnes décédées d’une myocardite post-vaccinale qui présentaient des similitudes avec des myocardites induites par le phéochromocytome (une tumeur surrénalienne produisant trop de catécholamines provoquant notamment hypertension, palpitation, angor, céphalée). L’ARNm du vaccin ou la protéine spike résultante pourrait alors provoquer un syndrome adrénergique. Les réponses aux catécholamines sont physiologiquement plus élevées chez les jeunes et les hommes. Elles sont également plus élevées chez les athlètes masculins que chez les non-athlètes, et favorisées par la présence d’hormones androgènes. Enfin, les réponses aux catécholamines, qui sont déjà élevées chez les jeunes athlètes masculins, sont surexprimées chez les athlètes vaccinés, par rapport aux niveaux de pré-vaccination et aux athlètes non vaccinés.
Ceci pourrait expliquer le risque plus important de myocardites post-vaccinales chez les hommes jeunes en bonne santé et sportifs.
Table 2 : Taux de myocardites chez les individus féminins après vaccination par le vaccin Pfizer (adapté de Krug et al. )
Référence | Groupe d’âge | Taux après la dose 1 | Taux après la dose 2 |
Buchan et al . Ontario | 12-17 ans | 1/49 751 | 1/103 093 |
Public Health Ontario | 12-17 ans | 1/30 488 | 1/342 466 |
Chua et al, Hong Kong | 12-17 ans | 1/88 496 | 1/20 964 |
Sharff et al, US Kaiser Permanente | 12-17 ans | / | / |
US CDC VAERS | 12-15 ans | 1/1 000 000 | 1/263 158 |
US CDC VAERS | 16-17 ans | 0 | 1/131 579 |
Krug et al, VAERS | 12-15 ans | 0 | 1/76 923 |
Krug et al, VAERS | 16-17 ans | 1/714 286 | 1/80 000 |
Krug et al, VAERS | 12-17 ans | 1/1 666 667 | 1/78 740 |
Oster et al, VAERS | 12-15 ans | 1/2 500 000 | 1/157 480 |
Oster et al, VAERS | 16-17 ans | 1/1 910 476 | 1/91 075 |
US FDA Optum | 12-15 ans | / | / |
US FDA Optum | 16-17 ans | / | / |
Mevorach et al, Israel | 16-19 ans | 0 | 1/91 743 |
La balance bénéfice / risque des vaccins à ARN messager est-elle toujours positive ?
Au vu du nombre important de sur-risque de myocardites chez les individus jeunes et en bonne santé, c’est-à-dire ceux-là même qui ne risquent quasiment rien de la Covid-19, il est plus que légitime de se poser la question de la balance bénéfice/risque des vaccins chez les adolescents et jeunes adultes.
L’article de Krug et al. [6] a évalué une balance bénéfice / risque parcellaire en se basant sur les données de la pharmacovigilance américaine. Nous disons parcellaire car le seul risque inclus dans l’étude est celui de la myocardite et de la péricardite, alors même que les vaccins ARNm ont de nombreux autres effets indésirables.
En mettant en balance la myo/péricardite post-vaccinale et l’hospitalisation due au COVID- 19 pendant la période épidémique au variant Delta, l’analyse risques-bénéfices suggère que chez les 12-17 ans, la balance bénéfice / risque d’un schéma vaccinal complet est positive UNIQUEMENT chez les filles NON IMMUNISEES par une infection naturelle présentant UNE COMORBIDITE.
Chez les garçons avec une infection antérieure et sans comorbidité, même une seule dose de vaccin ARNm comporterait plus de risques que de bénéfices selon les estimations internationales.
Depuis que le variant circulant majoritaire est Omicron, beaucoup moins sévère que le variant Delta, il est possible que la vaccination des jeunes ne présente aucun bénéfice et seulement des risques.
Rappelons encore que le seul risque pris en compte dans cette étude est celui de la myo-péricardite.
Conclusion
La vaccination par les vaccins à ARN messager présente plus de risque que de bénéfice chez les adolescents en bonne santé dont la plupart sont déjà immunisés contre la Covid-19 suite à une infection naturelle conférant une immunité durable et protectrice contrairement à celle que peut apporter la vaccination par ARN messager.
Références
[2] https://www.ema.europa.eu/en/news/ema-recommends-approval-spikevax-children-aged-6-11
[3] https://www.srlf.org/wp-content/uploads/2019/01/1705-MIR-Vol26-N3-196_206.pdf