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Accueil » Articles scientifiques » Merck démontre que le Molnupiravir peut être moins efficace qu’un placebo
Par : Collectif ReinfoCovid

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  • Merck a annoncé, début octobre 2021, que son nouveau traitement diminuait de 50 % les hospitalisations ou décès dus à la COVID-19.
  • Le 26 novembre 2021, Merck communiquait les résultats finaux de ses tests, annonçant cette fois une diminution de 30 % des hospitalisations ou décès.
  • L’analyse des données communiquées indiquent que sur la seconde partie de l’essai, l’effet du Molnupiravir est en fait inférieur au placebo, le risque de décès augmentant de 25 %.

 

Analyse des données de Merck

Le travail présenté ici reprend les analyses de Leo Goldstein [1], qui a étudié les données communiquées par voie de presse par Merck sur les résultats de son essai clinique sur le Molnupiravir, premier traitement précoce développé contre la COVID-19.

Merck a annoncé, dans un premier temps (le premier octobre 2021) [2], une diminution du risque d’hospitalisation ou de décès de 48 % suite au traitement de patients en début d’infection COVID-19 lors de leur essai clinique de phase III « MOVe-OUT » sur le Molnupiravir. Ce résultat, bien qu’intérmédiaire, est validé par la FDA (Food and Drug Administration) américaine, organisme fédéral qui autorise (ou non) la commercialisation des médicaments. ~50 % de diminution des risques n’est certes pas parfait, mais reste cependant encourageant.

Dans un second temps (le 26 novembre 2021) [3], Merck complète les données de son essai clinique en y incluant les résultats obtenus après les données de la première communication. La période ajoutée correspond à l’arrivée du variant Delta, absente précédemment. Ainsi, en compilant l’ensemble des données, la diminution du risque d’hospitalisation ou de décès a diminué à 30 %, ce qui limite d’autant l’espoir créé par ce traitement précoce, déjà terni par le risque d’effets indésirables probables, comme présenté par ailleurs [4]. Cette baisse est pour le moins surprenante, et sa cause n’est pas expliquée. Leo Goldstein [1] a épluché les chiffres communiqués, ce qui lui a permis de reconstruire les résultats de la seconde phase de l’essai. Ces données sont reprises ci-dessous :

On voit en rouge l’issue de la seconde partie de l’essai. Ces chiffres correspondent à la différence entre les chiffres Essai 1+2 et Essai 1. On calcule ainsi aisément que, lors de la phase d’essai #2, 6,17 %, des patients traités Molnupiravir ont connu une hospitalisation ou un décès, contre 4,66 % pour le groupe patients non traités (placebo). Ceci représente une AUGMENTATION du risque d’hospitalisation ou de décès de 25 % pour les patients traités avec le Molnupiravir, par rapport aux patients non traités (placebo).

Conclusion

Nous avons ici la démonstration, à partir des données fournies par la société Merck elle-même, que ce traitement précoce déjà recommandé par l’Agence Européenne du Médicament en dépit de l’absence d’autorisation de mise sur le marché par l’Europe [5], et précommandé par de nombreux pays est, dans le meilleur des cas, peu efficace, et dans le pire des cas, toxique ! Ceci est une douloureuse réminiscence de la saga des 500 000 doses de Remdésivir commandées par l’Europe juste avant que l’OMS, le 20 novembre 2020, en déconseille son utilisation au vu de son absence d’efficacité et des risques d’effets indésirables [6]. Ainsi, après Gilead, Merck nous démontre l’incroyable puissance de persuasion que peuvent avoir ces géants de l’industrie pharmaceutique sur la gestion de la santé publique au niveau planétaire. On aimerait pouvoir espérer que ce type de « lobbying sanitaire » ne se reproduira plus. Ce qui est sûr, c’est que la marge de progrès dans ce sens est grande…

 

Références

[1] https://defyccc.com/wp-content/uploads/Molnupiravir-Inferior-to-Placebo.pdf
[2] https://www.merck.com/news/merck-and-ridgebacks-investigational-oral-antiviral-molnupiravir-reduced-the-risk-of-hospitalization-or-death-by-approximately-50-percent-compared-to-placebo-for-patients-with-mild-or-moderat
[3] https://www.businesswire.com/news/home/20211126005279/en/Merck-and-Ridgeback-Biotherapeutics-Provide-Update-on-Results-from-MOVe-OUT-Study-of-Molnupiravir-an-Investigational-Oral-Antiviral-Medicine-in-At-Risk-Adults-With-Mild-to-Moderate-COVID-19
[4] http://4j3iuarrdt.preview.infomaniak.website/science/pfizer-et-merck-quen-est-il-de-leurs-nouveaux-traitements-precoces/
[5] https://www.ema.europa.eu/en/news/ema-issues-advice-use-lagevrio-molnupiravir-treatment-covid-19
[6] https://www.who.int/fr/news-room/feature-stories/detail/who-recommends-against-the-use-of-remdesivir-in-covid-19-patients

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