Témoignage de :

Artiste peintre devenue bonne du curé

2 février 2021

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C'était au début du 2e confinement. On m'a dit qu'un ami curé à la retraite que je connais depuis longtemps âgé de 83 ans, n'allait pas bien, que des rongeurs avaient visité sa cuisine et qu'il était bien seul. Je l'ai appelé, il était d'accord. Le lendemain j'étais chez lui avec mes chats qui s'occupent des rongeurs :) et moi de la cuisine. Ce monsieur m'a permis de quitter Paris, mon atelier vide à mourir, d'être utile, d'être au vert, de penser à autre chose qu'au Covid, de découvrir les joies cachées de cuisiner pour quelqu'un. Sans ça, je sentais venir la dépression, car je ne peux plus travailler normalement. Ici je retrouve le goût à la peinture. Cette situation est tellement bienvenue, on cherche comment la prolonger dans le temps, au-delà de la période confinement.

On nous a dit d'isoler les vieux pour les protéger. Or sans vie sociale, on le voit bien, ils dépérissent à vue d'œil. Donc pour moi, cette petite ''désobéissance civile'' me donne l'impression d'être dans le vrai, d'être libre et d'échapper à cette fausse charité qui consiste à isoler les gens soi- disant pour leur bien.

Merci Manu, sans cette histoire de confinement, jamais je ne serais venue chez lui vivre cette drôle d'aventure. Je suis surprise et contente de voir comment le Covid a pu bouleverser quelque chose dans ma vie et me conduire là où je n'aurais pas eu l'idée d'aller.

 

Anne Karin

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