29 octobre 2020
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La première fois que j’ai entendu parler d’Yvonne, c’était il y a deux ans chez son fils Yann, un ami proche à qui elle venait de léguer sa bombarde. Le souffle commençait à manquer.
Yann me dresse le portrait d’une femme de 83 ans, pimpante et autoritaire, une matriarche comme cette génération a su en produire. En octobre 2019, elle est devenue arrière-arrière-grand-mère d’une petite fille qui porte son prénom. Quelle fierté !
Début mars, le groupe de bridge s’est mis en pause. Puis le médecin a rechigné à poursuivre les rendez-vous bimensuels au cabinet. L’aide de ménage a arrêté ses visites hebdomadaires, elle n’avait pas les moyens de protections nécessaires à la poursuite de son travail. La médiathèque a fermé. Sa famille s’est tenue à distance, la voisine aussi. Yvonne ne s’est plus vraiment fait à manger.
Au mois de juillet, elle est tombée et elle a dû rester 2 semaines à l’hôpital où elle a reçu des visites au compte-gouttes, une personne pendant une heure par jour. Depuis qu’elle est de retour chez elle, elle a un peu perdu la tête. Elle perd ses clés, tient la télécommande de la télévision à l’envers et pose plusieurs fois la même question dans une conversation.
Le neurologue a parlé une démence sénile d’apparition brutale et d’évolution rapide.
AGM