Témoignage de :

Comment faire son deuil dans ces conditions ?

16 mars 2021

Partager cet article

Share on facebook
Share on linkedin
Share on twitter
Share on email

 

Mon mari a été diagnostiqué cancer poumon stade 4 avec métastases.

Le 20 février 2020 il est entré à la clinique Ste Marguerite, le confinement le plus strict a commencé : plus de visites et plus de petites douceurs (fruits gâteaux etc ...) car cela donnait un surcroît de travail au personnel du service oncologie.

On ne se voyait plus sauf une fois sur un balcon qui donnait dans la rue et ceci grâce à un infirmier qui avait compris notre détresse.

 

Courant avril Joël a été transféré au centre P. Chevalier, ce centre est un centre de rééducation avec 8 lits palliatifs, nous avions droit, sa sœur et moi, à une visite semaine à tour de rôle. Son état se dégradait rapidement mais aucun passe-droit pour la nourriture, les yaourts ou les fruits, il ne mangeait pas grand-chose et nous devions cacher dans nos sacs à mains des petites douceurs.

Les neveux de mon mari étaient venus de Paris pour le voir et j'ai dû supplier la cadre de santé de leur accorder une visite. J'ai parlementé longuement car elle ne voulait qu'une seule personne 1 quart d'heure et à la fin elle a accepté mais avec 1 heure entre chaque visite.

C'était humiliant, ils étaient venus de loin et avaient compris que c'était la dernière fois.

Cela s’est passé un vendredi, ils sont repartis à Paris et j'avais un pressentiment. Je voulais voir mon mari, j'ai rappelé le samedi, j'ai supplié de tout mon cœur pour qu'elle m'autorise à venir mais elle m'a répondu que je n’avais qu'à attendre la semaine prochaine.

Le dimanche mon mari n'arrivait plus à parler et à 13h, il n'a plus répondu à mes appels. Le lundi 11 mai, à 7h, ils m'ont appelé pour me dire que c'était la fin et que je n'avais pas besoin de venir. Je n'ai revu mon mari que dans son cercueil.

 

42 ans de vie commune et heureuse et je n'ai pas pu être là car cette bonne femme a fait du zèle et moi je suis incapable de trouver le repos ! J'ai envie de porter plainte contre elle pour maltraitance.

 

Collart Annick

Défilement vers le haut