Témoignage de :

Courrier aux députés et sénateurs d’Ille-et-Vilaine du 20 janvier

8 février 2021

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Mesdames, Messieurs,

Ce message est un appel au secours.
Nous sommes en prison depuis des mois, sauvez-nous !

Je suis ingénieure en informatique, experte en développement logiciel, responsable d'une équipe d'ingénieurs, et aujourd'hui je suis très inquiète.
Ma société est un leader mondial dans le domaine de la diffusion vidéo, et nous avons la chance aujourd'hui de pouvoir tous travailler à temps plein. Mais l'humain et le travail d'équipe étant au cœur de notre métier, l'absence de présentiel a de lourdes conséquences : isolement, augmentation des conflits et des problèmes de communication, absence de communication informelle, innovation technologique pratiquement nulle. Tout cela induit également une surcharge de travail, ajoutez à cela le contexte social anxiogène et les mesures incohérentes de notre gouvernement, et vous comprendrez que la santé physique et psychologique de tous les salariés s'est dégradée de façon importante. Tout le management craint une vague de déprimes et de burn-out si la situation se prolonge. En plus du désastre humain, je vous laisse imaginer l'impact économique.

Je pense être quelqu'un de raisonnable et mesuré, solide psychologiquement, et qui fait preuve de civisme, mais l'absurdité des décisions et mesures est insupportable, et laisser le pouvoir décisionnaire à un petit groupe de personnes sans aucun contre-pouvoir est terrifiant.

Je suis actuellement à la fois triste et en colère, ce qui ne me ressemble pas, car je suis contre toute forme de violence et désapprouve totalement les débordements, de toutes les parties, lors des manifestations.
Mais la situation est telle, que j'avoue être à la recherche d'une révolution pacifiste !

C'est d'ailleurs la première fois que je m'adresse directement à vous nos élus.

Je ne crois pas aux théories du complot, et je suis plutôt compréhensive quant aux prises de décision, sachant que nous n'avons forcément pas toutes les informations nécessaires, ou au contraire aujourd'hui trop d'informations contradictoires.
Néanmoins je suis une scientifique, et il y a quand même des principes relevant de la logique de base :

  • On ne compare pas les choux et les carottes. Comparer des métriques qui ne mesurent pas la même chose est une erreur monumentale, donc comparer le nombre de cas quotidiens de mars/avril où on testait peu de personnes au nombre de cas quotidiens depuis septembre où on teste à tour de bras n'a aucun sens. Les seules données comparables à l'heure actuelle, sont probablement les courbes comparatives de mortalité de l'INSEE.
  • Quand on met en place une mesure comme le confinement, on doit définir des critères permettant d'en mesurer l'efficacité. Le premier confinement ayant été plutôt bien suivi et le temps d'incubation maximum étant de 12 jours, on aurait donc dû constater 12 jours après le début du confinement une chute du nombre de nouveaux cas quotidiens, ce qui n'a pas été le cas. Donc il faudrait peut-être s'interroger sur le bien-fondé d'une telle mesure.
  • Le couvre-feu à 20h n'avait déjà pas de sens, il n'a fait que compliquer l'organisation familiale et nous empêcher de sortir faire un minium d'activités physiques.
  • Quant à celui de 18h, j'ai rarement vu autant de monde au supermarché le samedi quand je suis allée faire mes courses !
  • Il est reconnu que la pratique du sport est essentielle pour la bonne santé physique et morale, donc interdire cette pratique conduit à diminuer la santé des gens et donc à les rendre plus à même de contracter des formes graves de la maladie.

Je suis aussi une maman, et comme tout parent ma plus grande crainte est que quelque chose arrive à mes enfants, mais pas aux dépends de leur liberté ! Cela fait 30 ans que je m'efforce de contrer mes angoisses de maman, pour ne pas empêcher mes enfants de sortir, faire du sport, circuler en vélo, partir en vacances ou d'acquérir leur autonomie et leur liberté, et au contraire leur apporter mon soutien.

Autrement dit je n'ai jamais entravé leur liberté au nom de leur sécurité.

Certes nous subissons une pandémie, et les chiffres sont impressionnants, mais nous sommes 67 000 000. Le nombre de décès annuel pour 2019 de 610 000, dont 90 000 dus au tabac et à l'alcool, or ceux-ci sont en vente libre.
Cette pandémie nous rappelle notre condition de mortel, et je comprends que cela fasse peur, mais malgré le cliché, cela fait partie de la vie.

Croyez-vous sincèrement que mettre 67 millions de personnes en prison « pour leur bien » est une bonne solution ?
Et si d'autres virus ou maladies surgissent, vous remettrez tout le monde en prison à chaque fois ?

Est-ce qu'une vie privée de liberté, c'est vraiment vivre ?

Plutôt que de dépenser de l'argent public en aides à court terme, mais avec un impact négatif à moyen et long terme sur notre économie, et qui finalement ne concernent qu'une minorité, ne serait-il pas plus approprié et surtout plus pérenne d'investir dans notre système de santé ? Non seulement dans les ressources matérielles, car la capacité actuelle en réanimation est en dessous de 0,015%, ce qui frise le ridicule pour une nation qui se vante de son système de santé. Mais également en formation de personnels, je crois que le corps médical alerte les services publics depuis plus de 20 ans sur ce sujet.

Donc je vous en prie, ne permettez pas la prolongation de l'état d'urgence sanitaire, défendez notre liberté, laissez-nous vivre !

Bien respectueusement

Caroline Landry

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