Témoignage de :

Est-ce vraiment la vie ?

5 décembre 2020

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Ce n'est pas une épidémie de covid que je peux observer autour de moi, mais une épidémie de drames liés à la gestion sanitaire abusive et absurde.

Aline, vivant seule, a préféré mettre fin à ses jours à la fin du premier confinement plutôt que continuer une vie d'isolement, dénuée d'humanité. Les parents n'ont pas pu la voir avant la mise en bière, ni même récupérer les bijoux qu'elle avait sur elle. Pas de toilette mortuaire, pas d'habillement du corps... un enterrement à la va-vite avec 3 personnes de la famille... double traumatisme d'un deuil qui ne se fera peut-être jamais.

Marie, 98 ans, vivant seule chez elle et étant géographiquement loin de sa famille, a vu s’interrompre, pendant le 1er confinement, les 2 aides qui se relaient dans la semaine. Plus personne pour lui faire ses courses, et pour l'aider dans sa vie quotidienne.
Elle a fait une chute, s'est réveillée dans une mare de sang après un temps d'inconscience. Les pompiers ne se sont pas déplacés et seule une consultation en visio avec un médecin a été possible. La pharmacie a ensuite déposé son traitement sur son palier. Son visage est resté tuméfié pendant 3 mois.

Appelée il y a 2 jours, alors que le deuxième confinement s'installe, Marie me dit n'avoir pas entendu le son d'une voix depuis 5 jours. Depuis 9 mois, aucun de ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants n'ont accepté de l'embrasser ni de la toucher... Pour la protéger paraît-il...

Elle me dit qu'à son âge, elle n'a pas peur de la mort que ce soit du covid ou d'autre chose, mais qu'elle n'aurait jamais pensé voir un jour un monde déshumanisé à ce point. Lui donnant l'impression qu'elle n'a plus de valeur. Elle aurait préféré mourir, même du covid, plutôt que d'avoir à vivre morte-vivante.

Claude et Sophie, toutes 2 atteintes de maladies neurodégénératives, l'une a 68 ans, l'autre 43 et est mère de famille. Les rdv médicaux et paramédicaux, leur permettant des stimulations afin de ralentir la progression des maladies ont été interrompus, au début du premier confinement... et jusqu'à la rentrée de septembre. Soit pendant 6 mois. L'une et l'autre se sont dégradées extrêmement rapidement, et ne pourront jamais récupérer les fonctions perdues. Claude a dû être placée en urgence en ehpad spécialisé, la coupant de son mari adoré qui, pour cause du covid, ne peut toujours pas aller la visiter... Blessure terrible d'abandon qui plonge Claude dans un syndrome de glissement inquiétant.

Sophie, elle, glisse vers la dépression, après s'être battue pendant de longs mois avec courage pour ne pas laisser sa maladie prendre le dessus.
Zoé, 21 ans, vient d'être diagnostiquée avec retard d'une leucémie. Elle a reçu la nouvelle seule, les accompagnants étant interdits en milieu hospitalier, et elle vient de vivre sa première chimio seule.Je pourrais continuer d'égrener la liste des dégâts collatéraux touchant mon entourage proche, quel que soit l'âge. Ces personnes décrites plus haut sont mes enfants, tantes, et amies. Ces dégâts font et feront bien plus de mal que le covid lui-même dans un silence médiatique et politique ahurissant.

Comment continuer à croire que toutes ces mesures nous sont imposées pour protéger les plus faibles ?

Aline, Claude, Sophie, Marie, Zoé ne sont-elles pas des personnes fragiles qui ont été et sont encore isolées, ignorées et maltraitées?

La santé sans l'amour, le lien, et le soin, est-ce vraiment la vie?

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