Je suis enseignante en petite et moyenne section. Depuis septembre je continue de mettre une visière à la place du masque parce que d’une part le masque me donne des boutons quel qu'il soit, cela me donne mal à la tête et me fatigue horriblement, cela m'angoisse aussi et j'ai envie que mes petits élèves voient mon visage et mon sourire. Je me suis arrêtée pour la première fois de ma vie en octobre parce que je n'en pouvais plus de l'ambiance à l'école. Mon médecin m’a fait un certificat pour non port du masque mais de la visière. Le directeur de l'école m'a harcelée verbalement et par mail pour que je lui donne. Il a écrit à l'inspectrice qui m'a répondu que le généraliste de l'inspection avait dit comme le haut conseil de la santé que la visière était interdite parce que je pouvais postillonner par le bas.

J'ai continué de porter ma visière quelques semaines avec des remarques du directeur et des regards et réflexions des collègues (écharpe sur la bouche en récré à la place du masque). La semaine dernière le directeur est resté dans ma classe en m'apportant des masques et en disant qu'il ne repartirait pas tant que je n'en aurais pas mis un. Je lui ai dit que je n'allais pas me ruiner la santé. Il m'a dit que je n'avais qu'à m'arrêter et qu’on me trouverait de toute façon une remplaçante !! Que c'était non seulement pour mon bien mais pour celle de mes collègues, des enfants, parents, ATSEMS... Et en plus un mail me menaçant de me dénoncer pour faute professionnelle pour non port du masque et non distanciation sociale à l'inspectrice. Je vais faire bien sûr les deux jours de grève annoncés pour souffler.

Tous les jours je vais au boulot avec la boule au ventre en sachant aussi que mes enfants sont au collège masqués et susceptibles d'être testés malgré mon refus, ça me rend dingue. Je vais devoir m'arrêter plus longtemps je pense malgré l'amour de mon métier, c'est dégueulasse. Il faut que tout ça cesse.

Léa Delmas