Témoignage de :

Hypnocondrie

30 mars 2022

Partager cet article

Share on facebook
Share on linkedin
Share on twitter
Share on email

Cher lecteurs, lectrices d’ici « Fermez les yeux un instant. » Avant cela éteignez tous les appareils électriques
sous tensions proche de vous. Voilà ! Baissez les paupières, ne souriez plus si vous le faisiez, ne juger plus de la
bonne ou mauvaise qualité du récit et écoutez-vous juste. Ne plus penser. Plongez-vous dans le noir intérieur avec
l’absence des notifications. Vous êtes seul maintenant, presque temporairement décédé, un moment devenu
injoignable. Tendez l’oreille et écoutez un instant ce que vous pensez être le silence, arrêter de me lire pour
comprendre et flotter en apesanteur comme dans un rêve intime, préparer vous à croire l’impossible dans cette
histoire que je vais vous raconter.

Au cours d’une vie, vient parfois un moment ou l’invisible peut-être visible, cette histoire me fut racontée par un
fou, lui mème était devenu fou par cette expérience. Il dupait parfois les médecins qui le droguait et s’accordait
des moments de lucidité. Parfois antisocial, il leur faisait diagnostiquer un profil psychotique. Pendant l’un de ces instants, ce monde devenu visible me fut accessible, à condition de se concentrer me dit-il, ce que je fis.

Cette nuit-là, les yeux clos, il me dit :
« Écoute la clameur des ondes, sois un homme invisible, ferme les yeux, oublie les écrans et la fausseté de leur
monde, tes paupières sont devenues transparentes, les millions de pixels que tu pensais réels sont devenus des
étoiles, la pénombre de cet instant est en fait habitée de milliards de lumières lointaines et scintillantes. Il y a de
nombreuses galaxies, des lunes, des planètes, des étoiles et l’une d’elle porte ton nom. Lorsque tout le monde est
endormi, je voyage la nuit vers la mienne. Si tu veux, nous pouvons la chercher, celle qui brille pour toi ? »
Je partis à moitié endormi, bercé par les ondes à travers l’immensité de l’espace, le temps d’une méditation.
Une étoile lointaine à la couleur plus chaude que les autres m’attirait vers elle de plus en plus vite, de plus en
plus près. Le temps qui n’existe pas s’était arrêté, la distance n’était plus qu’une question d’échelle et mon corps
s’était transformé en esprit. Il se mit à grandir et à se déformer en oscillant comme ferait la vague d’une onde, à
cet instant à travers l’espace je voguais dans les airs vers cette planète qui m’attirait vers elle, celle qui porte
mon nom. Elle était comme un soleil, jaune et chaud, elle irradiait tout mon être qui le temps d’un instant était
redevenu sans matière. Mais devant elle, même pas fondu, se dressait un bouclier. Il ressemblait à un champ
magnétique transparent et concave déformant la vision de cette planète comme du verre. Peut-être un rempart
aux ondes !

Je me rapprochais de l’immense objet infranchissable qui me faisait barrage, quelque chose était écrit mais ce
n’était pas mon nom. M’étais-je trompé de destination ? Car je lisais ceci : « Bienvenu à Hypnocondrie, veuillez
présenter votre pass »

Mon rêve implosa et je fus attiré par l’arrière, aspirer à l’opposer de l’étoile, la pesanteur pesait dans mon corps
et je ressentais la douleur de fractures oubliées, le sol était de plus en proche, je tombais, je tombais... L’étoile
s’éloignait de plus en plus redevenant un point de lumière indicible. La chute ne durerait plus longtemps et je
savais l’impact imminent, je ressentis de la peur, celle que l’on a, proche de la fin, lorsque l’on saute une unique
fois sans parachute et que l’on tombe, que l’on ne tombe, puis, plus rien. Juste la clarté, le réel, le douloureux
réveil, une inspiration de quelqu’un de vivant, j’ouvre les yeux endoloris par la lumière, il ne fait plus nuit, c’est
bien le réel, j’ai vu l’invisible et un fou me regarde ravi.

Et sa planète ? Me dis-je, porte-t-elle le nom de folie ?

@Jospeh_KFK
-
Aux lectrices & lecteurs victimes de l’apartheid et des injections.

12/03/2022

Défilement vers le haut