10 février 2021
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Mon frère, 57 ans, atteint d’une AMS (atrophie multi-systématisée), est résident dans une unité de soins longue durée depuis mai 2019. Il n’est plus capable de sortir de son lit en autonomie, est alimenté par sonde et n’arrive plus à s’exprimer. Le personnel soignant n’a pas le temps de le sortir du lit comme les autres résidents qu’ils mettent au fauteuil le matin et les remettent au lit à 16 h. Mon frère ne supporte pas plus de deux heures au fauteuil et ne rentre donc pas dans le cadre de la procédure habituelle de ce service. Mon frère est donc en isolement total, toutes les deux heures un soignant vient lui administrer son médicament Parkinson, durée : 2 minutes !
Ainsi, je m’y rendais tous les jours pour le sortir du lit, le promener dans le parc, communiquer avec lui à travers un tableau alphabétique, le faire jouer sur une tablette, avec tous les bénéfices que vous pouvez vous imaginer.
Durant l’ensemble du premier confinement, nous n’avions bien-sûr plus le droit de lui rendre visite et bien que nous l’appelions tous les jours, il n’était pas possible de communiquer ! Nous avons déjà vécu cette période dans une injustice et une inhumanité totale, une immense douleur pour ses proches et lui-même !
Après le déconfinement, nous avons à nouveau pu aller chez lui tous les jours mais très vite nous n’y avions droit plus que 3 fois par semaine et seulement une personne en même temps et en dehors des week-ends ! Alors que notre maman de 86 ans ne peut pas le sortir du lit, elle culpabilise d’avoir besoin de lui rendre visite. Depuis la semaine dernière, malgré la vaccination des résidents de ce service, plusieurs cas Covid parmi les résidents et le personnel soignant. Donc, plus le droit de rendre visite à mon frère, testé négatif !
Mais dans quel monde vivons-nous ? Comment peut-on empêcher ces personnes, quasi en fin de vie pour mon frère, de voir les personnes qu’ils aiment ? C’est totalement inhumain et très dur à supporter psychologiquement pour tous !
VL