Témoignage de :

J’ai l’impression d’être dans un film

24 décembre 2020

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J'ai 61 ans, avec une excellente santé. Je n'ai pas eu le covid ou je ne m'en suis pas aperçue et je n'en ai aucune crainte. Je ne connais personnellement personne qui l'a eu. Je travaille depuis bientôt 6 ans comme comptable à mi-temps dans un IMP parisien accueillant des enfants qui présentent des déficiences intellectuelles moyennes à sévères, ainsi que des troubles du comportement. Je suis en arrêt depuis le 14 août 2020 pour souffrance au travail en raison d'une nette détérioration du climat interne, liée principalement à un incroyable manque de moyens depuis septembre 2018 et aussi aux mesures sanitaires à compter du 11 mai 2020. Je précise que notre financeur est l'ARS... J'ai très mal vécu le premier confinement, ayant besoin de beaucoup marcher, dans la nature, et j'habite au bord du périphérique à Paris... Très vite, j'ai compris qu'on nous mentait. J'ai trouvé les arguments du professeur Raoult bien plus cohérents que ceux de mon employeur ! Je n'ai d'ailleurs pas la télévision. J'avais l'habitude de partir une journée, au moins tous les deux mois, en Bretagne et/ou en Normandie, en train, pour marcher au bord de la mer. C'était une des conditions de mon équilibre. J'ai dû annuler toutes mes réservations d'avril, mai, juillet et août, ainsi que pour le séjour de trois jours prévu en Bretagne en août. Car, même une fois que ces voyages étaient autorisés, je ne supportais pas le masque pendant le voyage. Ayant une assez bonne capacité d'adaptation, j'arrive à profiter de mon quotidien malgré tout ce qu'on nous impose, en contournant et désobéissant avec prudence, notamment. Parce que, aussi, j'ai un mode de vie très indépendant. Mais je souffre énormément du port du masque obligatoire, surtout dehors. Je suis très fauchée et ne peux me permettre de payer des amendes donc, même si je désobéis, le fait d'avoir à toujours faire attention aux éventuels contrôles est très pénible. Je ne me sens nullement coupable de cette insoumission puisque je suis certaine que le masque ne sert à rien. Mais le port du masque à l'extérieur, c'est aussi voir tous ces gens muselés, robotisés, inhumains, et je le supporte encore moins que de devoir moi-même veiller à ma sécurité contre la police. J'arrive à oublier tout cela chez moi et dès que je sors - ce que je fais souvent car j'en ai énormément besoin - j'ai l'impression d'être dans un film. Je mets toujours quelques minutes avant de réaliser que je ne rêve pas. Heureusement je croise tout de même des personnes qui, comme moi, montrent leur visage et heureusement, j'échange avec certaines de "bonnes ondes", quelques mots parfois, des sourires, de la complicité. Ce qui arrive est terrible. Ce qu'on nous fait est monstrueux. Je souffre aussi de ne pouvoir partager ce ressenti avec mes rares amis qui sont soit loin, soit plus indifférents à ce qui se passe. Je vous remercie d'être là. Cela aide à tenir.

 

A.

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