1 février 2021
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On se rappelle de la fameuse phrase d’Hannah Arendt sur la « banalité du mal » au procès d’Adolf Eichmann.
Ce brave fonctionnaire n’avait qu’une idée en tête : que les trains arrivent à l’heure. Qu’est-ce que transportaient ces trains n’était pas son problème. Et il faisait super bien son travail ! C’était un très bon fonctionnaire, consciencieux, méticuleux.
Juste, le « sens » de son action n’arrivait pas à ses neurones.
Il « obéissait aux ordres » sans se poser de question sur le sens de ces ordres.
La directrice de l’Ehpad de mon père elle aussi « obéit aux ordres ». C’est une personne sympathique et qui fait bien son travail. Je ne dis pas que c’est une tortionnaire nazie. Qu’on me comprenne bien. Je dis juste que si je lui pose la question du sens de ses décisions elle me répondra : « je comprends votre douleur mais j’obéis aux ordres de l’ARS ».
Douleur car depuis des mois je ne peux voir mon père qu’à travers un plexiglas, dans la salle à manger, en prenant rendez-vous avant, pas plus d’une fois tous les 15 jours, pour une durée d’une demi-heure et je suis obligée, malgré le plexiglas, de porter un masque qui fait qu’il ne voit ni mes expressions, ni mon sourire et qu’étant assez sourd il ne peut pas lire sur mes lèvres.
Je ne peux pas prendre la main qu’il me tend, ne pensons même pas à lui faire la bise ou l’entourer de mes bras ! Sacrilège ! Je sens sa détresse mais moi aussi je suis bien obligée d’« obéir aux ordres » au risque de me faire définitivement interdire l’entrée de l’Ehpad (une employée est souvent là, à faire son travail tout en surveillant discrètement nos agissements et nos paroles).
Puis les vaccins arrivent. Là, pour répondre aux ordres et décharger la responsabilité de l’établissement, on demande à la famille, au patient et au médecin de donner leur autorisation pour vacciner la personne. L’Ehpad me dit que je suis la personne de confiance et me demande mon avis. Je me suis renseignée sur ce vaccin : ce n’en est pas un : c’est de la thérapie génique. Ce vaccin n’a pas prouvé son efficacité sur les plus de 75 ans. Mon père en a 92. Le médecin et le laboratoire qui a fabriqué ce vaccin, sont déchargés de toute responsabilité pour suites indésirables. Il n’est même pas prouvé qu’il empêche la personne d’être contaminante. Et mon père sort de l’hôpital pour infection urinaire. Ma réponse est non.
Puis on me dit qu’on s’est trompé (problème informatique), que ce n’est pas moi qui suis la personne de confiance mais mon frère...qui lui est d’accord. Le médecin de mon père signe les papiers d’autorisation sans sourciller, mon père est d’accord pour se « protéger du méchant virus » me dit-il, tout angoissé.
Je me sens mal de jouer les trouble-fêtes quand une information arrive jusqu’à moi. À Nice, où les vaccinations des personnes âgées ont commencé au tout début de l’année, une mortalité fulgurante dont on ne connaît pas l’origine arrive dans les Ehpad en quelques jours. 50 morts, 25 % de la mortalité annuelle ! Même problème en Norvège. Réponse des autorités : « Après tout c’est normal : ce sont des personnes très âgées, fragiles et avec comorbidités ».
J’envoie un mail à la directrice pour lui dire mon désarroi.
Elle me répond (je vous ai bien dit qu’elle était sympathique !).
« Bonjour madame
En effet, à la lecture de ces éléments, je vous comprends…
Cela dit, concernant votre père, n’oublions pas que c’est aussi son choix car il craint ce virus et nous pique régulièrement des masques de protection…
Bonne journée
Cordialement,
XY »
Qu’on nous empêche pendant des mois d’avoir des relations naturelles avec nos aînés pour les « protéger du COVID » pour ensuite les vacciner avec un vaccin peu fiable, dont les auteurs eux-mêmes refusent la responsabilité, qui n’a pas donné de résultats positifs sur les personnes de plus de 75 ans, c’est-à-dire la majorité de ceux qui sont en Ehpad, voire qui risque de les tuer, n’est pas son problème en tant que directrice d’un Ehpad.
L’absurdité de la situation n’arrive pas jusqu’à ses neurones.
Le sens est absent. Elle a obéi aux ordres.
M.A.A.