Témoignage de :

Je suis déjà vacciné

23 décembre 2021

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Ceci est une petite chronique citoyenne sans grand intérêt.

D'abord je me suis dit : « laissons la place en premier aux plus vulnérables ». On en rira sur ce site mais voilà, j'en étais là.

Ensuite j'ai traîné. Mélange d'intuition et de procrastination, variant en proportion avec le temps. Je m'interroge sur cette grande foire au vaccin sans plan de moyen ni de long terme, sur l'absence des laboratoires français qui m'attriste etc.

Puis un ministre a mentionné à la radio que les français ne verraient pas d'un si mauvais œil que l'on mette un petit « coup de pression » aux récalcitrants. Quelle joie ce fut de voir ma patience auprès de mes proches et ma curiosité ainsi récompensée. Un « coup de pression » de Monsieur Castaner en personne. Cela m'a rappelé les manifestations en gilets jaunes pour la dignité et le genre de personnel à la manœuvre à l'époque. J'aime que l'on pique ainsi mon sens de la citoyenneté à fleur de peau mais j'ai senti dans mes veines que je j'étais déjà vacciné contre ce genre de verbiage. Un « coup de pression », non mais ça va aller à la fin ? Ils se le gardent leur vaccin, finalement. Toutes les doses. Cette publicité était vraiment pire que nulle.

Je ne suis plus sorti que pour aller chanter, en faisant des tests gratuits à chaque fois pour avoir un pass. Ensuite j'ai eu le Covid. Oui secret médical mais pas d'inquiétude, n'importe qui vous demande si vous êtes vacciné de nos jours. J'ai eu le Covid à peu près quand les tests sont devenus payants, bien vu la décision de santé publique pour la stratégie de dépistage. Qu'à cela ne tienne, la sécu m'a appelé pour me dire de ne pas aller voir de médecin et de ne pas bouger pendant dix jours. Why not ? J'ai annulé en ligne mon rendez-vous sur doctolib. C'est vrai que ça n'allait pas si mal, on ne va quand-même pas dépenser 50 euros aux frais de l'état. La personne n'avait pas très envie non plus de prendre le numéro de service de mon collègue qui était de fait cas contact. J'étais exaspéré et n'avais plus envie de lui donner le nom de personne. La désagréable impression d'être une balance jouant aussi.

Les jours passent. Un jour je me suis inscrit à un événement sans prendre garde au pass obligatoire que je considère comme une restriction de liberté et que j'ai l'habitude par principe de ne pas utiliser. J'ai montré mon test positif et hop, « bienvenu Monsieur ! ». Ouf. Par contre, ce qu'on va vivre début 2022 m'échappe, c'est l'inconnu. Des collègues qui ne peuvent plus venir ? Mon pass à moi qui n'est plus valable et plus d'accès au travail ? On va me faire les trois ou quatre doses d'un coup pour corriger ma carence immunitaire ?

Des masques tombent quand même peu à peu. Il est vrai qu'on peut oublier bien vite ce à quoi on a cru mais tout de même quand je demande autour de moi : « Et maintenant, 70 millions de doses tous les 6 mois ? », personne ne m'envoie plus bouler. Je parierais assez facilement que tout le monde sait que quelque chose ne va pas. Heureusement il reste dans ce pays sinon une idée optimiste généralisée de la politique, du moins un certain tempérament caractéristique, combatif et joyeux.

Aujourd'hui je m'amuse à vous lire et voir les fragments d'une Résistance prête à faire face à ce qui arrive. Portez-vous bien et portons-nous au-delà de nous-mêmes car voici venue une époque formidable. Salut.

 

Cyprien Godinot

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