Témoignage de :

Je suis née en Pandémie

23 décembre 2020

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Je fus bercée par mon grand-père tuberculeux et sa sœur atteinte du poliovirus. Tout juste adolescente je fus violée et contaminée par une 1ère MST. Des années plus tard, je me suis risquée à aimer, je fus trompée et à nouveau contaminée par une MST plus dangereuse que la précédente. Jusqu’au jour où j’ai rencontré celui qui m’aima de tout son être, de toute son âme, de l’amour pur du condamné qui n’a plus à faire semblant, qui ne peut plus se cacher, qui ne peut qu’être intensément, il me laissa son sang.

Ceux qui me connaissent m'ont demandé, pourquoi je n'avais pas peur de ce nouveau virus ? Je leur ai répondu qu'avoir peur était déjà la chance d’avoir le choix, d’avoir un doute quant au fait d'être faillible ou pas. Je leur ai rappelé que j'avais survécu à plusieurs virus dont l’un mortel à 100% à une époque où il n'y avait ni traitement, ni volonté politique de sauver les personnes atteintes et qu'à ce moment-là, je n'avais pas eu à redouter la Mort, j'allais mourir. Je n'avais qu'une seule chose à faire : vivre ! Je leur ai dit que depuis, je ne fais plus qu'une seule chose : vivre, car je sais que je vais mourir. J’en ai une conscience infinie, profonde et pugnace. Tout le monde le sait, mais personne ne veut admettre que c'est la seule réalité qui soit. Et oui, les maladies sont là, et oui leur but est de nous nuire. Elles étaient là avant nous et seront là après. Alors avoir peur n’y changera rien, si ce n'est de nous entretuer par peur de mourir. Car il y a 30 ans par peur et par ignorance, beaucoup annonçaient sans complexe que le mieux à faire était de nous placer dans des camps de concentration. Certains le pensent toujours, et seront les mêmes à voter pour des camps pour les covid+, pour des passeports verts, pour des masques à vie sur les visages des enfants, pour la fin du secret médical, pour la fin du respect à la Vie, pour la fin des droits de l’Homme, par arrogance face à la mort qui gagnera pourtant toujours. Voilà ce que sont la peur et l'ignorance.

Cela fait 30 ans que je lutte contre la sérophobie pour que demain nos enfants puissent aimer librement alors qu’aujourd’hui même respirer ne leur est plus autorisé.

J’ai risqué ma vie à de nombreuses reprises, je fus cobaye volontaire du Professeur DELFRAISSY, pour que la future génération n’ait plus à vivre dans l’angoisse et voilà où il nous conduit aujourd’hui.

En trente ans, j’en ai appris autant que lui sur les pandémies, mais de l’autre versant, du côté de ceux qui souffrent dans l’indifférence générale. Je suis la face sombre de la maladie, celle que même les médecins craignent, celle que l’on marque au fer rouge à vie. J’aimerais pouvoir lui rappeler en face s’il ose me regarder, tout ce que nous avons appris. J’aimerais rappeler au docteur VERAN, tous les patients qu’ils sacrifient pour une seule maladie s’il a le courage d’être là. J’aimerais me tenir devant ce président trop jeune pour avoir vécu ces horreurs et lui demander pourquoi tous ces non-dits ? Lui rappeler que concernant les virus, depuis la loi de criminalité créée contre les HIV+, les silences sont des mensonges et sont punis par la loi.

Alors, rapports muets de l’OMS sous le bras, je leur demanderai pourquoi ?

 

L.

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