15 décembre 2021
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Bonjour,
Cela fait longtemps que je lis régulièrement vos témoignages, et que j'envisage d'écrire moi aussi quelques mots. Mais, de quel droit le ferais-je, moi qui n'ai pas été contrainte de subir d'injection pour pouvoir vivre ? Et qu'ajouter à ce que des personnes bien plus compétentes que moi en matière de santé, ont écrit ?
Je me décide toutefois aujourd'hui, sans doute pour me sentir moins seule.
Nous avons la chance d'être un couple de "jeunes" retraités uni, et d'être très proches de nos enfants, si ce n'est géographiquement, au moins sur le plan affectif.
Il est vrai que nous avons renoncé à notre rêve de parcourir le monde, et à notre âge, il n'est pas évident de se dire que nous le ferons un jour. Il est vrai également que, moi qui fréquentais plusieurs fois par mois la médiathèque de notre ville depuis l'âge de six ans, en ai été exclue.
Mais le pire, ce qui me rend infiniment triste, est l'attitude de pratiquement tous nos amis, pourtant tous parents et parfois grands parents : cette injection leur a permis de recommencer à vivre ce qu'ils considèrent comme une vie normale...
Aucune curiosité, pas de remise en question concernant le monde que nous contribuons par notre passivité à préparer à nos jeunes. Je ne comprends pas. J'ai renoncé à essayer de discuter, sans parler de convaincre.
Et c'est ce qui, plus que tout, me rend triste aujourd'hui.
Merci de m'avoir lue. Bon courage à tous.
France