Témoignage de :

La joie du désespoir

2 mars 2022

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Quel sens reste-t-il à notre travail dans une société où les décisions les plus importantes sont prises sous couvert de secret défense, dans une société à deux vitesses où les discriminations sont institutionnalisées, dans une société où seule la doxa a droit de cité, dans une société où l’on fait comprendre aux enfants – notre futur – qu’ils sont une menace, dans une société du « chacun pour soi » ?

Nous vivons dans la peur d’un virus et de perdre notre emploi.

Désormais, nous risquons aussi de perdre les valeurs qui fondaient notre « vivre-ensemble » et d’ouvrir ainsi la boîte de Pandore.

Et pourtant, cela n’est pas une fatalité. Que ce soit dans la société ou sur notre lieu de travail, il suffit de dire « non » et de dire « oui ».

Non, nous ne voulons pas être étiquetés et divisés. Nous ne voulons pas que des collègues soient exclus.
Oui, nous voulons servir l’ensemble de la société, et nous voulons toutes et tous protéger nos aînés et nos enfants.
Nous n’avons simplement pas la même manière de le faire, car c’est normal que dans une société, il y ait des avis différents et qui évoluent. Nous sommes toutefois capables de tolérer nos différences, car nous sommes unis en tant qu’êtres humains.

Toute personne a de bonnes raisons de faire le choix A, B ou même C, en son âme et conscience.
Tous les choix sont difficiles, étant donné les circonstances actuelles. Nous sommes collègues, amis ou parents.

Nous avons été étiquetés en fonction de ce choix. Nous sommes maintenant en train d’être divisés, mais au fond de nous, le souhaitions-nous vraiment ?

Mon seul voeu, c'est la réconciliation. S’unir du mieux que l’on peut, faire des choses ensemble, pour sortir de la peur, de l’impuissance, laisser libre cours à sa créativité, redonner du sens à notre travail et à notre vie, se refaire confiance les uns envers les autres, et reprendre confiance en nous-mêmes à travers l’action.

Cette confiance en nous, en tant qu’êtres humains et en tant que société, c’est peut-être aussi ce qui nous permettra de passer d’un modèle fondé sur l’argent-roi, la compétition et les bullshits jobs, à une société fondée sur le bien-vivre, la coopération et la créativité, qui permettra de régénérer la nature et de renforcer les liens.

A nous de décider si nous souhaitons le changement que l’on veut nous imposer d’en haut, dirigé vers une société de plus en plus atomisée, numérisée, uniformisée, surveillée, consommatrice, coupée de la nature et de notre nature, ou si nous souhaitons aller dans d’autres directions qui seront le fruit de nos choix individuels et collectifs.

La peur est salutaire pour nous faire prendre conscience d’un danger.

Mais sur le long terme, elle mène à la paralyse et au repli sur soi.

Est-ce ainsi que nous pourrons faire face à un virus, aux conséquences du changement climatique et de la dégradation sans précédent de la biodiversité, à la crise économique ? Est-ce ainsi que nous nous épanouirons en contribuant à la société ? La peur n’est vraisemblablement pas d’une grande aide pour cela. La coopération et la créativité, en revanche, oui.

Et si…

Et si on se disait qu’on pouvait le faire ?
Et si on reprenait nos vies en main ?

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