Témoignage de :

L’ARS demande des tests PCR pour les patients décédés « suspectés covid + »

4 août 2021

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Je suis cadre de santé, je travaille à l'hôpital. Le responsable du département de la gestion des risques nous a communiqué les dernières recommandations de l'ARS :

« Ainsi, en cas de suspicion d’un cas de covid-19 au moment du décès, le médecin constatant le décès peut, aux fins d’adapter la prise en charge du défunt réaliser un test rapide d'orientation diagnostique antigénique nasopharyngé pour la détection du SARS-CoV-2 »

Le motif est bien sûr "sanitaire" : protéger les soignants et/ ou le thanatopracteur qui feront la toilette mortuaire, et contre-indiquer les soins de conservation post mortem.

Mais bon, réfléchissons un peu : 1500 morts par jour en moyenne en France, toutes causes confondues.

Allez, avec un peu de chance, et une sensibilité des tests au taquet, cela pourrait donner un coup de pouce aux statistiques des morts par COVID, n'est-ce pas ? Parce-que moi, c'est en cancéro que je travaille, et à part du cancer, je ne vois pas de quoi peuvent mourir les patients de mon service de soins palliatifs...

Mais nous sommes rassurés, car … « Les dispositions de cet arrêté étant prises en application de la loi n° 2021-689 du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire, elles ont vocation à s’appliquer durant le régime transitoire de sortie de crise qui durera jusqu’au 30 septembre 2021 et donc à être reconsidérées à cette date, au vu du contexte sanitaire. »

Il faut savoir aussi que « L’arrêté du 1er juin 2021 maintient l’interdiction de la thanatopraxie sur le corps des défunts atteints ou probablement atteints de la covid-19 dont le décès survient moins de dix jours après la date des premiers signes cliniques ou la date de test ou examen positif, conformément à l’avis du HCSP du 30 novembre 2020. »


« Ce délai de dix jours a été défini par le HCSP comme le seuil maximum de contagiosité du corps d’un défunt suspect ou atteint de Covid-19, quels que soient le statut immunitaire ou la sévérité clinique. »


« L’interdiction de la thanatopraxie concerne donc les seuls défunts considérés contagieux au sens de l’avis du HCSP, qui précise que la durée de contagiosité commence 48 à 72 heures avant l’apparition des symptômes et persiste jusqu’à une dizaine de jours après le début de ceux-ci2. Concernant la survie du virus dans le corps d’un défunt, le HCSP rapporte l’existence de peu d’études et que selon celles-ci, de l’ARN du virus peut être retrouvé jusqu’à 7 jours post-mortem, notamment dans des prélèvements naso- et oro-pharyngés, sans preuve toutefois de l’infectiosité du virus. Enfin, concernant la possibilité de transmission du virus post mortem, le HCSP mentionne uniquement une étude américaine menée en mars 2020, sur 225 autopsies de patients COVID, ayant impliqué 675 intervenants équipés de protections adaptées, où une seule contamination a été rapportée, probablement non liée à l’autopsie elle-même.3 »

On n’a pas de preuve sur l’infectiosité du virus, mais on nous demande de la faire quand même… Heureusement, c’est une prescription médicale, on peut espérer que les médecins auront quelque bon sens… Même si c’est ce qui manque en ce moment à certains.

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