28 décembre 2021
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Stéphanie, c’est ainsi que je me prénomme. Hier, si vous m’aviez demandé de me décrire, j’aurais commencé par dire que je suis une femme de 49 ans, plutôt petite et plutôt menue, mariée depuis 22 ans, maman de deux beaux enfants près à quitter le nid, psychologue à l’Aide Sociale à l’Enfance depuis 8 ans plutôt appréciée des enfants, des collègues et de ma hiérarchie. Je m’employais à incarner des valeurs telles que le respect, la loyauté, la solidarité, la justice.
Aujourd’hui, si vous me demandez de me décrire, j’aurais un tout autre prisme. Je démarrerais probablement par soignante non vaccinée, tarée (Michel Cymès, médecin ORL et animateur télé), faille de la société (Dupond-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice), connasse (Thierry Moreau, journaliste), assassin potentiel (Renaud Muselier, Président de la région PACA), paria de la société et danger public (Emmanuel Lechypre, éditorialiste économique), brebis galeuse (Apolline de Malherbe, journaliste)… Et la liste est de loin non exhaustive.
J’ai toujours pensé que tout être humain n’est que le reflet de l’image qu’on lui renvoie. Et cela se vérifie quotidiennement auprès des enfants. Dites-leur qu’ils sont précieux et ils développeront une bonne estime d’eux-mêmes et seront capables de grandes choses, dites-leur qu’ils sont minables et ils ne vaudront rien et deviendront des boulets pour la société. Un peu comme une prophétie auto-réalisatrice.
Chacun d’entre nous détient le pouvoir de faire émerger le meilleur chez les autres. Chacun d’entre nous détient le pouvoir de faire émerger le pire chez les autres.
Il relève de la responsabilité de chacun de faire son choix : pour le meilleur ou pour le pire ? Quelle option pour demain… Stéphanie d’hier ou Stéphanie d’aujourd’hui ?
Pour conclure, je vais vous conter une petite histoire qui m’est arrivée il y a 2 jours. J’étais dans ma voiture, à l’arrêt, sous la pluie, quand « Le vieux Monsieur à la Chapka » a toqué à ma vitre. Il me dit être perdu et ne plus réussir à rentrer chez lui. Il me donne son adresse et accepte que je le ramène à bon port. Devant son immeuble, toujours désorienté, je le confie à un résident particulièrement bienveillant qui semble bien le connaître. « Le vieux Monsieur à la chapka » attrape alors ma main et y dépose plusieurs baisers en me remerciant très chaleureusement. De retour dans ma voiture, profondément émue, je me suis rappelée que je suis aussi et surtout altruiste et que je ne me reconnais pas dans ce déferlement de propos haineux.
Et pourtant…
Stéphanie Maillard