Témoignage de :

Les jeunes en souffrance et les plus démunis encore plus fragilisés

4 mars 2021

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Bonsoir, je suis psychologue.

Je travaille en partie dans une ZEP de la région montoise (Belgique). Ces jeunes ont fait le choix de l’alternance (2 jours à l’école, 3 jours en entreprise). Dans certaines options, les contrats de stage ont dû être interrompus (restaurants fermés…).

Le décrochage scolaire est, en temps ordinaire, une de nos préoccupations majeures.

Actuellement, il atteint des taux très importants. Parfois, seuls 20 % des élèves sont présents.

Quant au distanciel, les élèves se connectent très peu sur la plate-forme. Certains y vont uniquement pour effectuer les travaux demandés.

Lorsque nous les rencontrons, ils sont déstructurés (dorment le jour et vivent la nuit), les jeux en réseaux sont leur activité favorite. Ces jeunes-là ne sont pas dans la révolte. Beaucoup, hélas, se complaisent dans cette situation : du pain, des jeux, des joints : que demander de plus ?

La crise sanitaire a accentué ces comportements et se sont les plus démunis qui sont les plus concernés.

Je travaille également en libéral.

Je constate que les jeunes, quel que soit leur niveau social, souffrent du manque de liens. Ceux qui s'en sortent le mieux sont ceux qui ne respectent pas les mesures.

Mais quel que soit l’âge, quand on vit un moment difficile, (une rupture amoureuse, un échec, …), il est parfois compliqué de se connecter à ses propres ressources ; c’est le soutien des autres qui nous le permet peu à peu.

Ce qui, précédemment, aurait pu être surmonté entre copains autour d’un verre ou d’un repas aboutit dans le cabinet du psy…

 

D.Q.

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