Témoignage de :

Les sels et rats

15 décembre 2021

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Un jour, un mal étrange
Se répandit sur la planète.
Quel est celui qui nous démange ?
Se dirent les rois au G7,
Jurant bien sûr de le trouver
Pour très vite l’éradiquer.
Mais il faut avant un coupable
Débusquer celui qui nous accable !

Rien ne presse, leur dirent les conseillers
De crier « Haro sur le baudet » !
Préférant le rapport financier
A la recherche de la réalité.

Ils demandèrent aux alchimistes
De chercher la formule
L’antidote aux pustules,
Ecartèrent les polémistes.
La science se passe de vérité
Quand on peut faire avaler
Au monde entier des pilules
Chargées de quelques molécules
Qu’on a déjà pré-engrangées
Anticipant le juteux marché
De faire semblant de guérir
En amassant et s’enrichir.

Le peuple ne cherchera jamais l’erreur
Si on l’assaille de terreur.
Alors il se presse et se bouscule
Pour la libératoire inocule
Lui ouvrant de nouveau les portes
Avec un passe pour l’échoppe
Où il se rend en cohorte
Et répand et colporte
La petite bête qu’il rechoppe.

Puis on lui affirme que la minuscule
Se commute et pullule
Pour de nouveau le piquer.
Le peuple gentil applaudit
Aux récits de son messie
Honnissant les réfractaires
Qui n’ont pas place sur terre
Car, c’est bien eux les fautifs
Eux qui sont les rétifs
Lui dit-on, affirmatif.
Venez moutons de Panurge
Vite, avant que cela n’urge !

Pendant ce temps on nous « Bour La » cervelle
Diffuse le cachet providentiel.
Sur la terre et peut-être dans le ciel,
Le malin en vagues se répand
De la triple injonction se foutant
Le crocodile rit des larmes de Présidents.

Les récalcitrants sont des pots de terre
Privés et condamnés par des pots de fer
Mais ils montrent à leur manière
Qu’il y a autre façon de faire.
Comme Valère a trouvé le subterfuge
Il faudra qu’un jour on juge.
Livrant leur combat sans arrogance
Opposant la méfiance à l’ignorance,
Ouvrant les yeux de l’agneau rance
Qui se fait manger la laine sur le dos
Par les protoures et les suppos,
Pour qu’un jour ce mal étranger
Ne cause la perte de l’humanité.
Pour qu’un jour le remède administré
Ne cause la perte de l’immunité.

Pendant ce temps à l’acte IV scène 7
Les Harpagons s’agrippent à leur cassette,
Accusent ceux qui mettent leur grain de sel
Pour mieux taire leurs profits du pestilentiel.
C’est connu, le sel hait les rats
Qui, de Valère ou Harpagon, est le scélérat ?

Rémy Lécuyer

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