Témoignage de :

Lettre à ma députée et mes sénateurs

16 août 2021

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Cela fait des mois que je suis les informations et vidéos du collectif. Merci à vous. Cette semaine a opéré une bascule pour moi. J'ai réalisé que je ne pouvais pas rester simple spectateur-consommateur, mais que je devais agir aussi à mon niveau. Ci-dessous le courrier envoyé ce jour à ma députée et à chacun de mes sénateurs:

 

Madame la députée, en écoutant l'intervention télévisée d'Emmanuel MACRON ce lundi 12 juillet, j'ai entendu les annonces suivantes : la réaffirmation de la non obligation de la vaccination "anti-COVID". L'introduction d'une obligation vaccinale "anti-COVID" pour le personnel soignant (acception manifestement élargie à tous types de soin et non cantonnée au milieu hospitalier). l'élargissement du pass sanitaire à des actes de la vie courante (culture, loisirs, restauration, ... hôpitaux, centres commerciaux). Une partie de ces mesures doit faire l'objet d'un débat parlementaire préalable à une éventuelle modification de la législation.

 

Je m'adresse à vous pour attirer votre attention sur deux aspects en espérant que cela puisse contribuer à alimenter votre réflexion et les débats auxquels, je n'en doute pas, vous allez prendre part.

 

Obligation vaccinale pour les soignants :

 

le code de santé public essaye de tenir un délicat équilibre entre, d'une part, l'inviolabilité du corps de chacun, donnant droit d'accepter ou refuser tout traitement après un exposé clair et objectif des bénéfices espérés et des risques encourus, et d'autre part l'intérêt supérieur collectif de protection de la santé de la population dans son ensemble.

 

Face à l'inconnu en début d'épidémie de la COVID19, une forme de confusion et parfois d'hystérie s'est emparée de notre société, conduisant à des extrémités telles que le refus de prise en charge des malades de la COVID19 en début de maladie (la ligne de conduite "vous êtes malades ? Restez chez vous et prenez du doliprane") provoquant un afflux de malades graves dans des hôpitaux aux moyens limités. Avec 1 an 1/2 de recul, notre vision sur cette maladie peut enfin changer : nous savons que sa létalité, à 0.1%, est du même ordre que la grippe saisonnière.

A défaut d'un médicament miracle, nous savons que traiter les symptômes dès le début de la maladie limite le développement de formes graves. Nous savons enfin quelle population présente le plus de risques de développer une forme grave de cette maladie (augmentation du risque liée à l'âge et à l'état de santé global du patient).

La vaccination offre un moyen formidable de protéger la population vulnérable et limiter une issue dramatique pour nombre de nos concitoyens. Mais une politique de santé efficace ne peut pas reposer que sur ce seul outil ... d'autant plus contre un virus dont une des caractéristiques est de muter rapidement.

 

Dans ce cadre, rendre obligatoire la vaccination est disproportionné, et puisque l'objectif affiché par le gouvernement est d'éviter un nouvel épisode d'engorgement des hôpitaux, pourriez-vous, s'il-vous-plaît, à l'occasion des débats, poser la question de l'exploration des pistes alternatives :

 

  • autoriser les médecins à prescrire les molécules qui font leurs preuves dans les autres pays et inciter au traitement des patients dès l'apparition des premiers symptômes, sans attendre que leur état de santé se dégrade.
  • stopper la diminution de la capacité d'accueil de nos hôpitaux. Le mouvement de fermetures de lits amorcé depuis des années semble inadapté à l'accroissement et au vieillissement de notre population.
  • accentuer les efforts de prévention et d'éducation de de santé publique, notamment sur les volets de l'alimentation et du sport pour endiguer la dégradation de l'état de santé "nominal" de la population française.

 

 

Elargissement du pass sanitaire

 

A la mise en place de ce dispositif pour les déplacements transfrontaliers (déclinaison européenne) ou le brassage massif de population (festivals, grands événements) jusque fin septembre, les réticences avaient été balayées avec l'assurance qu'il ne serait jamais question de l'étendre à des actes de la vie courante. Moins de deux mois après la mise en place du pass sanitaire, Emmanuel MACRON annonce donc l'extension de son usage pour les lieux de loisir, de restauration de culture. Avec quel impact pour les travailleurs de ces secteurs n'étant pas parvenus au bout de leur parcours vaccinal ? Une obligation de passer 3 tests PCR par semaine ? Pouvez-vous, s'il-vous-plait, vous assurer que cette question est abordée lors des débats ? La volonté affichée dans le discours entendu lundi est de l'imposer à d'autres actes (aller à l'hôpital, aller dans un centre commercial) ... non pas pour protéger la population ou pour contrer un risque épidémique ... mais pour inciter les français à se faire vacciner.

 

Madame la députée, je vois ici un besoin de clarification. Soit la vaccination n'est pas obligatoire, soit la situation impose l'obligation vaccinale, avec une évaluation objective de la proportionnalité de cette mesure face au besoin, et un recul permettant un choix pesé, éclairé et délibéré de la nation entière :

 

quels sont précisément les bénéfices de cette vaccination, pour qui ?

Quelles en sont les limites ?

Quels en sont les risques ? Pour qui ?

Sommes-nous bien d'accord, collectivement, de faire peser les risques identifiés sur une part identifiée de la population pour gagner un bénéfice identifié sur une part identifiée de la population ?

 

Cette question mérite d'être posée et un choix clair doit être pris, avec un vrai débat et la plus grande transparence. Au lieu de quoi, mois après mois, mesure après mesure, avec un discours changeant, la politique "tout vaccination" en réponse aux épidémies de COVID19 s'impose à tous sans un choix clair, volontaire, délibéré. Et c'est ainsi que nous passons d'annonces initiales d'une campagne vaccinale permettant de "gagner la guerre" contre le virus à une réalité de vaccination récurrente (4.375 milliards de doses précommandées par l'Europe pour une population totale de 750 millions) sans que la question n'aie été débattue ni tranchée. L'extension du pass sanitaire, assortie de l'annonce du déremboursement des tests PCR, proposée par Emmanuel MACRON introduit une différenciation de traitement jamais rencontrée en temps de paix au sein de la société française. Et cela uniquement pour rendre, de fait, la vaccination "anti-COVID" obligatoire sans jamais laisser la possibilité d'en débattre objectivement et d'en décider collectivement de façon éclairée ?

 

Madame la députée, s'il-vous-plait, ne laissez pas introduire une telle atteinte à nos libertés. Ne laissez pas instaurer une France à deux vitesses. Ne consentez pas à cette extension du pass sanitaire.

 

Respectueusement,

 

Damien

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