Témoignage de :

Lettre de Paola

26 décembre 2020

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Dans ma vie de séquestrée, tous mes comportements étaient guidés et ordonnés : comment me vêtir, à qui parler, comment parler, qui voir ou ne pas voir, quand sortir et où, et...comment penser ? Tant de similitudes avec notre situation d'aujourd'hui, à tous. Quelque chose dans mon corps crie à l'injustice. Je veux me débattre, hurler que non je ne veux pas, je n'irai pas, je ne ferai pas. Et je me sens si seule au milieu de tous ceux qui obéissent par peur. La peur ne me fait pas peur : je l'ai tant côtoyée. Elle est même devenue mon amie. Aujourd'hui, je la retrouve. Elle n’a pas changé : elle refroidit mon corps, elle gèle mon cerveau, elle crispe ma peau. Mon amie, je te dois aussi ma liberté. Car sans toi, je n'aurais jamais eu la force de fuir mon bourreau.
Ne pas porter le masque dans la rue : mon visage apparait entier, lumineux, souriant.
Ne pas porter le masque en réunion : ma parole est entendue, mon souffle libéré, mon corps est vivant.
Se réunir à plus que 2 ou 4 ou 6 et sans masque : notre pensée est libre, les êtres humains que nous sommes sont heureux d'être ensemble, de se regarder et de rire.
Mettre de la distance entre les rumeurs est mon devoir en tant que travailleur social : ordonner à des enfants de porter le masque est une ignominie que je me dois de combattre avec force. La loi est de notre côté. La convention internationale des droits de l'enfant ratifiée par la France, rien que ça.
Courage les amis, nous sommes une force et on a besoin de nous !

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