22 février 2021
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Je suis médecin et en overdose de tous ces grands Professeurs de Grands Hôpitaux Parisiens ou d’ailleurs, passant leur temps dans les médias à propager la peur à 67 millions de citoyens.
La peur de la maladie (et par extension de la mort) est un excellent levier de manipulation des consciences.
Le « docteur », bien que moins respecté (respectable aussi ?), est une personnalité de la société qui est très écouté, car dans l’inconscient collectif, le médecin est mine de rien « quelqu’un ». De fait, de l’ouvrier en passant par l’ingénieur ou l’apiculteur, la parole de ces médecins-professeurs-chefs de service, imprègne les cerveaux.
Ces soi-disant grands médecins qui ont accès aux organes de diffusion de l’information, sèment donc le chao dans mon pays. Ce que je n’accepte pas.
Quelle image de moi aurais-je, si de par mon statut de docteur en médecine, j’osais minimiser une épidémie virale telle que celle à SARS COV 2 ? Je vous laisse deviner la réponse.
Je ne suis ni un anti-vax, ni un sorcier, mais simplement un docteur qui pense comme Raoult que notre rôle est d’écouter, diagnostiquer et proposer un traitement ; ne serait-ce que pour rassurer.
Pas se traîner les uns les autres devant les instances disciplinaires de l’ordre des médecins afin de satisfaire notre petit ego dont l’espérance de vie se situe autour de 80 ans, soit une broutille du point de vue d’un... virus !
Avant la « COVID 19 », donc, voici dans quel état se trouvaient nos hôpitaux.
Tout d’abord revenons sur ce débat d’avril dernier, ayant ému tous ces journalistes complaisants et propagé par un certain nombre de confrères non moins hypocrites : « rendez-vous compte, nous devons trier les patients ! Choisir entre un patient de 60 ans ou de 85 ans !!! »
Plusieurs remarques
Depuis plus de 20 ans qu’il m’arrive de tenter de caser un patient de plus de 80 ans dans une réanimation, c’est à chaque fois une galère sans nom, et le plus souvent un échec. Le plus souvent, le réanimateur, si il dispose d’UN lit, te répond : si un polytraumatisé arrive, je n’aurais plus de lit !
CQFD : faux débat et débat d’hypocrites.
La sélection des patients par l’âge, en raison notamment du manque de moyens est vieille de plusieurs décennies.
Sachant qu’un patient âgé qui va en réanimation, a de toute façon et quelle que soit la pathologie, d’assez faibles chances d’en sortir ; ou alors très abîmé par cette épreuve terrible.
Regardez les chiffres de l’Allemagne ! Plus (+) de lits, plus (+) de respirateurs, plus de docteurs compétents, et donc 5 fois moins de morts pour 20 millions d’habitants en plus.
L’hôpital avant la COVID, c’est aussi des services d’urgences régulièrement débordés avec parfois DES DIZAINES de patients stockés des heures dans les couloirs. Dont beaucoup de personnes âgées.
Questions : qui a fait quoi pour ce problème ? Qui se souciait alors des personnes âgées et de leur dignité ?
L’hôpital avant la COVID c’est aussi la fuite des médecins des hôpitaux depuis des années en raison de lourdeurs administratives toujours plus enkystées, des ARS surdotées en personnels dont les cadres font un tableau Excel par journée de travail (20 minutes) : témoignage de l’un d’entre eux.
L’hôpital avant la COVID, c’est un recrutement médical au rabais avec parfois même des médecins qui ne parlent pas notre langue de façon suffisante, ou même (vécu) qui ne sont pas médecins ! Nombreux exemples et témoignages.
C’est aussi depuis déjà plusieurs années de futurs docteurs formés en Roumanie (ayant pour beaucoup échoué ou renoncé à passer le concours en France) ; vive l’Europe, que fait le conseil de l’ordre ?
Donc la prétendue surmortalité liée à ce virus relativement banal en réalité, n’est que la conséquence de l’inconséquence des gouvernements, de certains médecins (chefs de services en tête), et des directeurs d’établissements hospitaliers et des ARS pilotés par le ministère.
PS : Je profite de ce courrier pour poser une question : pourquoi les enseignants ne se révoltent pas plus face aux contraintes en particulier celles imposées aux enfants ? Si quelqu’un peut m’éclairer.
Aux journalistes de radio France, France TV et leurs acolytes : faites votre métier, vérifiez au moins vos sources.
Bonne journée à tous,