Témoignage de :

Liberté intérieure pour se soigner

11 février 2021

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Je suis médecin généraliste orientée gynécologie, travaillant essentiellement avec des femmes atteintes d'endométriose. De par ma profession, j'ai pris conscience que dans le cadre de la pathologie chronique, ma prise en charge n'avait aucune puissance thérapeutique si le patient n'était pas engagé dans son processus de soin, dans sa responsabilité, dans sa capacité à créer un lien personnel avec le discours médical.

Je conçois de façon particulière mon exercice médical : faire prendre conscience à l'individu de ses ressources, des processus d'autocorrection de son corps, de la dynamique réversible de la vie, surtout l'importance de rester en mouvement et respirer aussi bien dans la douleur et la catastrophe que dans la joie et la force de vie.

Tout est expérience, tout est aussi passage. Toute expérience est utile à qui apprend à la lire et à l'évaluer. Et je m'efforce de donner aux patients les moyens de connaissance du corps humain, de compréhension des examens, de l'évaluation des traitements ou de l'évolution symptomatique. Ceci pour qu'ils puissent se situer vis -à -vis de la médecine conventionnelle et alternative en restant garants de leur autonomie et de leur liberté.
En tout cas, c'est ce que je souhaite transmettre parce que c'est ce qui me semble le plus important dans mon travail : une dignité, du respect, une voix entendue et écoutée.
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Voici en résumé, 3 points dont je voulais témoigner :

1. Pour la plupart des patients, j'aborde la pathologie chronique comme un tiraillement interne entre la conscience et l'inconscient. Conscience en partie gouvernée par la peur et l'incertitude de ne pas savoir comment la maladie évolue. Véritables blocages à l'expérimentation et au changement.
Puis, en tension, l'inconscient, peu exploré dans nos sociétés occidentales, reflet d'une intériorité cachée, tue parfois, traumatisée souvent...Exprimée difficilement, non entraînée aussi...
2. Le deuxième point important est issu des neurosciences : Enfant, adulte, femme ou homme, nous fonctionnons d'une même manière. Nous avons besoin de sens et d'enthousiasme. Retrouver le sens et le plaisir est très probablement une base nécessaire à l'accomplissement personnel et à une santé revenue silencieuse.
3. Le troisième point est plus récent, mis en mots par Ariane Bilhéran dans une interview de Pierre Barnérias : Le droit à la vie héroïque comme facteur d'humanisation. Oui, vraiment, il me semble que ce serait de mon point de vue un moteur d'évolution et de changement solide et puissant.

Voilà ce sont les messages que je tente de faire passer au quotidien dans mon exercice, alors comment faire dans cette ambiance de grande amputation des libertés, d'incertitude dédoublée, de peur potentialisée, pour redonner confiance à un individu dans ses propres forces de vie et l'accompagner dans son cheminement vers une santé équilibrée et pérenne ? Et bien pour commencer, je vous rejoins et je témoigne tout en continuant d'exercer mon libre arbitre au niveau personnel et professionnel à mon échelle locale.

Je vous remercie profondément pour ce site, pacifique, construit autour de valeurs solides, soumettant à l'épreuve de la vie, le pari d'un collectif en fédérant les forces cognitives et d'action :
• pour lutter, chercher, défendre, protéger, oser
• pour garantir les espaces de liberté et de parole
• pour générer et poser des actes alignés

Dr Luce Bergeret

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