Témoignage de :

Masque en crèche

11 décembre 2020

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Je travaille 2 jours par semaine dans une crèche. On travaille avec la pédagogie Pikler et on porte le masque tout au long de la journée avec les enfants.

Mais, même en respectant le plus possible la situation sanitaire, nous avons tous un moment d'esquive. Il y a toujours un moment de la journée où nous avons besoin d’ôter le masque, le déplacer d'une manière ou une autre. Dans ces moments, ce n’est pas forcément parce qu’on veut absolument désobéir, mais tout simplement parce que la communication avec un enfant entre 0 ans et 3 ans ne passe pas que par la parole, mais surtout par l'expression du visage, les émotions, etc. Et c'est vraiment vital pour l'échange entre lui et sa personne référente. Sinon, il n’y a pas de création de confiance, de vraie relation humaine. Ce n’est pas un retour scientifique, mais dans le travail avec des petits enfants, il y a beaucoup d'importance sur le ressenti, sinon, la communication ne peut pas s'établir.

Un autre moment très important est le moment du soin dans la salle de bain. On est plusieurs à avoir ressenti la même chose, qu'on ne pouvait pas garder le masque complètement sur le visage. C'est comme si l'enfant se dévoile dans son intimité, pour le moment de soin, de change, et nous avec le masque, on reste cachés derrière une barrière et on ne se dévoile pas. De rester derrière un masque devient une sensation dérangeante, face à l'intimité de l'enfant. C'est une sensation d'injustice. L'importance dans ces moments, c'est d’établir une relation de confiance et de "vérité".

Bettina

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