Témoignage de :

Mon père en réa

20 avril 2021

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Bonjour, Je tiens à apporter mon témoignage concernant mon père.

Voilà maintenant 15 jours qu'il est hospitalisé en réanimation dans un état grave suite à une détresse respiratoire aigüe due au covid. Il est intubé avec tout ce que cela implique.
On ne sait pas s'il va s'en sortir à ce jour. Il était allé voir son médecin traitant avec test positif au covid et des symptômes importants. Il a été renvoyé chez lui avec du doliprane. 2 jours après, il est amené en urgence en réanimation et 24h après intubé, atteinte pulmonaire de 80% et on retrouve un choc septique (infection à pneumocoque).

Il n'a ni ATB et ni corticoïdes (à priori contre indiqué en ce qui concerne les corticoïdes...). Même l'antibiothérapie n’a été débutée que plusieurs jours après son intubation car ils attendaient les résultats de l'antibiogramme. J'ai demandé au Professeur du service pourquoi ne pas avoir débuté une antibiothérapie à large spectre une fois les prélèvements faits. Il m'a dit, « connaissez-vous les résistances que l'on crée à donner à tout va des ATB ! »

Oui mais mon père était déjà dans un état critique, n'était-il pas indiqué dès lors, une antibiothérapie sans attendre ? Je sais qu'en réa, ils font ce qu'ils peuvent mais ma sœur, mon frère et moi, sommes scandalisés de la prise en charge en amont.
Le renvoyer chez lui avec du doliprane alors même qu'il présentait des symptômes importants, que son âge est de 64 ans et qu'il souffre d'un emphysème...

Je trouve criminel de ne rien proposer d'autre que du doliprane dès lors que l'on sait que des traitements ont prouvé une certaine efficacité. Faut-il encore les prescrire ou trouver des médecins ayant le courage et la conscience pour les prescrire....

Je suis infirmière et je suis doublement choquée de voir ce qui se passe. Si j'avais vu l'état de mon père le jour où il est allé voir le médecin, je l'aurais moi-même emmené aux urgences devant son état clinique. N'importe quel soignant aurait jugé qu'il était tout indiqué de l'amener aux urgences.
Nous avons su qu'il était malade qu'une fois hospitalisé en réanimation.

J'affirme que c'est criminel et de la non-assistance à personne en danger !

De plus, connaissant la position de mon père face à cette épidémie et sa prise en charge, lui-même aurait accepté de prendre des antibiotiques avec la choloroquine par exemple. Il suivait avec attention les travaux du Pr Raoult, le positionnement de Pr Perrone et bien d'autres. Il suivait l'actualité de près.
Cela me cause encore plus de peine, il a dû être paniqué de tomber malade et dans ces cas-là, lorsqu'on n'est pas du milieu, comment demander ou défier le savoir d'un médecin qui est pourtant censé vous soigner...

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