18 janvier 2022
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Je suis l'épouse d'un homme de 56 ans atteint par un cancer digestif très avancé.
Je vous laisse imaginer notre quotidien depuis plus d'un an. Mon mari a besoin de toute son énergie pour se battre, et le système est en train de l'abattre.
Ses RDV à l’hôpital se font sous conditions de tests. Je peux comprendre, il faut préserver les autres patients et le personnel soignant. Mais quand nous basculons dans la discrimination et le refus de
soins c'est autre chose. C'est une pression ingérable. Mon mari doit passer un scanner en urgence ce lundi, On l’a appelé hier. Ils lui ont transmis une ordonnance pour un PCR. Sauf que la veille de lundi,
c'est dimanche. La pharmacie de garde me dit qu'il faut une ordonnance pour un antigénique. Elle me dit : ordonnance de moins de 48h, sinon ce n'est pas remboursé.... Mon mari appelle l’hôpital, la
secrétaire lui dit : les antigéniques ne sont pas valables ici, et de toutes façons ce ne sont pas nos oncologues qui font les ordonnances !
Il lui répond que si, c'est la loi, et qu'il a eu une ordonnance pour un test PCR mais impossible dans ce contexte. Elle dit qu'elle va voir avec le médecin. Mon mari reçoit à nouveau une copie de
l'ordonnance PCR qu'on lui avait transmise hier, dont la date est dépassée.... On appelle le médecin traitant, il est absent. Heureusement, un autre médecin accepte de nous la faire.
Avant-hier mon mari a eu une écho en urgence dans le même établissement, en lieu et place de sa chimio annulée le matin. L'écho était à 13h30, son pass n'était plus valable depuis qqes heures. Il a
dû attendre 20 minutes avant que quelqu'un ne décide de le laisser entrer.
Mon mari craque, il pleure plusieurs fois par jour sous la pression, l'angoisse d'un refus de soins, la pression des démarches. On le prive déjà de restos et de sorties, comment voulez-vous qu'il garde le
moral ???? La France est le pays de la honte, ainsi que tous ceux qui acceptent ces mesures.