Témoignage de :

Nous sommes en guerre

19 janvier 2021

Partager cet article

Share on facebook
Share on linkedin
Share on twitter
Share on email

Toujours la même dramatisation, jour après jour, journal après journal, brève après brève, spot après spot...

Les hôpitaux ont toujours "regorgé de malades", en période hivernale particulièrement, avant ce virus ; les fameux "cas" dont on nous rebat les oreilles continuent d'être pour une écrasante majorité des personnes asymptomatiques sans trouble de santé ou presque. La faute aux fameux tests "PCR" pointant comme "malades" des gens simplement porteurs dont l'organisme gère très bien le virus, ou l'ont déjà combattu et vaincu.

On semble vraiment aimer se faire peur et tétaniser les gens, mais pourquoi ?

C'est ce qu'au fond je ne parviens pas à savoir de façon certaine. La seule explication qui me vient, c'est que cette polarisation "tient" un peuple intenable, brise toute velléité de révolte, de contestation. La peur inhibe, la peur désamorce, la peur décourage. Les gilets jaunes restent calfeutrés à la maison ou sortent masqués, ne se parlent plus, vont bosser et rentrent chez eux, se claquemurant derrière leurs volets clos. Quoi de mieux ?

Le péril (une mortalité réelle de moins d'un pour cent) infuse comme une menace permanente, et je serais curieux de savoir pour quelle part exacte il contribue à affaiblir les organismes, diminuant notre capacité de défense immunitaire (la déprime joue pour beaucoup dans la perméabilité aux attaques virales de tous ordres), augmentant notre vulnérabilité, à mesure que grandissent en nous la méfiance et l’inquiétude.

Les ravages sur l'économie, la psychologie des gens et leur équilibre, la scolarité des enfants, des adolescents et des étudiants, sont déjà dévastateurs : faillites et suicides s'avancent, se multiplient. Tout le monde en est conscient. Mais on geint, on se recroqueville, on courbe l'échine et on accepte, dociles, les coups de fouet médiatiques assénés avec constance sur la plupart des chaînes d'info, à grand renfort de mines graves, contristées, de circonstance, impressionnantes à force d'être glaçantes. Bientôt, on se croirait dans le Londres de l'automne 1940, sous les bombes écrasantes de la Luftwaffe.

L'exécutif, plus "grave et responsable" que jamais, se pavane, jouant les sauveurs bienveillants, et nous devrions tous remercier à genoux ce président compatissant qui organise tout pour que tout aille mieux (même si le méchant "variant anglais" et ses petits frères du Brésil, d’Afrique du Sud et du Japon nous menacent, hélas, et que tant d'efforts consentis pourraient bien être gâchés si nous relâchons notre vigilance). C'est pour notre bien que le bienveillant Jean Castex nous inflige, le cœur navré mais mû par la "réalité sanitaire", des mesures "regrettables mais transitoires", à supporter "pour quelques temps encore"...

L'arrogant Ministre de la Santé, plus sûr de lui à mesure qu'il accumule bourdes, retards, contradictions et autres interdictions parfois aberrantes (car certaines évidences aveuglent, au point qu'on ne peut plus les nier ou les ignorer) assure que "tout est prévu" : à condition que nous appliquions bien les "mesures barrière" (au mépris des dégâts psychologiques qu'elles engendrent) la situation restera "sous contrôle".

Heureusement qu'ils sont là, pas vrai ?

Mais que vois-je ? Le croyez-vous, citoyens ? Il y en a qui n'obéissent pas, regardent ailleurs, cherchent à sortir des couloirs, à tirer au flanc. (Indignation, sourcils froncés, mains sur les hanches, air exaspéré). Les irresponsables ! Regardez ces "teuffeurs" danser sans vergogne dans le cimetière que va engendrer leur indécrottable égoïsme ! La jeunesse n'excuse pas tout, non mais. Il faut les ramener à la raison : qu'ils rentrent chez eux et s'y murent. On enverra les gendarmes pour y aider, s'ils n'entendent pas raison.

Comme dans le roman d’Ira Levin « This perfect day », traduit sous le titre « Un bonheur insoutenable » (1970), une anticipation devenue d’une actualité saisissante, les autorités ont formaté un monde où la préservation d’une existence calibrée, imposée tel un dogme, prévoit tout, y compris la traque des réfractaires.

Il faut déceler les resquilleurs, dénoncer les fraudeurs, condamner les tricheurs.

Il faut se plier aux ordres, obéir aux règles, marcher dans les lignes.

Pour notre bien-être. Pour notre santé. Pour notre équilibre.

Vous avez compris ? Vous avez saisi ? Vous l'avez admis ?

Écoutez. Obéissez. Avancez.

Stop ! Allez, marchez.

Pas trop vite. Pas trop lentement non plus.

Vous vous fichez du monde ?

 

"CHEEEF... OUI, CHEF !"

 

Tout va mal, bien sûr. Mais rassurez-vous, tout va aller mieux.

À condition de bien écouter nos gouvernants et leurs organes de presse. Pas les trublions, les mauvais esprits qui veulent vous faire dévier de la vérité et relâcher nos efforts. Jour après jour, pour votre bien, le formidable Ministre de la Santé se déploie sur tous les fronts, "sauvant des vies" ; vous oseriez remettre en cause sa Sainte Parole ?

De quel droit, dans quelle malfaisante visée ? Seriez-vous complotiste ? Cessez de réfléchir. Les "fake-news" sont légion, vous auriez vite fait de vous y laisser prendre, pauvre inconscient.

Cette dramaturgie de pacotille m'use les nerfs, m'exaspère. Parfois, le découragement me vient. Mais n'est-ce pas au fond le but ultime ? Que tous, courant tels des lemmings où courent nos congénères sans plus réfléchir à ce que nous faisons, ne regardions plus ces visages cachés par des masques, et ignorions leurs souffrances pour mieux ressasser les nôtres, en les accroissant, faute de ne plus pouvoir les partager ? Est-ce là qu'on veut nous mener ?

C'est en tout cas là où nous en sommes.

Faites le test au quotidien : les gens ne se voient plus, ne se regardent plus, trop occupés à évaluer du regard la distance laissée entre eux et l'autre, la trajectoire à adopter pour l'esquiver, le geste à anticiper pour l'éviter si d'aventure il déviait de sa trajectoire, risquant de se rapprocher encore plus... de nous.

Écrivez sur votre masque (nettement visibles) des messages un peu provocateurs. Nul ne les verra.

J'en ai fait l'expérience. Le résultat m'a stupéfait. J'ai siglé des masques arborant fièrement : "135 euros", "Tremblons en silence", "Muselière expérimentale", "Consensus scientifique", "J'étouffe, pas vous ?", "Sanitairement correct" ou même "Asphyxié altruiste"... Aucune réaction, à de très rares exceptions près. S'il m'est arrivé, dans un bref instant de connivence, d'instaurer un relâchement, lorsque j'ai montré du doigt à mes vis-à-vis ce qui était écrit sur mon visage, ils m'ont répondu, candides et sincèrement surpris : "Oh ! Je n'avais pas lu !"

Nous sommes en guerre... Désormais oui, vraiment.

Pas comme on nous l’a dit contre une maladie virale.

 

En guerre contre notre indifférence, notre obéissance, notre complaisance.

En guerre contre ce cirque de l'inquiétude, de la solitude et de la servitude.

En guerre contre cette information rimant trop souvent avec désinformation.

En guerre contre notre assujettissement, notre abrutissement, notre avilissement.

En guerre contre nos peurs, nos terreurs, nos erreurs.

En guerre contre nos stupeurs, nos fureurs, nos froideurs.

Ramenons la paix dans nos âmes et dans nos esprits ! Nous en avons besoin.

 

Thierry, 63 ans, professeur de lettres à la retraite.

Défilement vers le haut