22 décembre 2020
Partager cet article
Quelle ignorance que la nôtre quand, au nom du bien collectif, on épuise les ressources individuelles.
L’omniprésence du stress au quotidien déploie une tyrannie intérieure et éteint le discernement.
La peur, dont on croit qu'elle garantit le sérieux et l'implication, a réussi le tour de force de devenir rassurante.
Elle est le gage de la responsabilité.
Cette supercherie est si tenace que le monde du travail, y compris médical, continue de minimiser toutes les démonstrations de sa toxicité.
Burn-out, suicide, névrose, dépression, toxicomanie, obésité pour les plus directs mais aussi déséquilibres endocriniens, cardio-vasculaires, musculo squelettiques, digestifs, maladies infectieuses et explosions cancéreuses sont ses conséquences courantes.
Notre respect du stress adaptatif (court, approprié et mobilisateur) dénie la monstruosité de sa forme larvée.
Le stress quotidien est pathologique, grave et mortel.
Le stress, c’est-à-dire l’état de peur chronique, est le promoteur de la mort. Il fait souffrir, il rend malade et il tue.
Cette épidémie-là ne demande ni coupable ni traitement ni législation.
Elle demande d'oser choisir la confiance.
Sophie Mainguy - Médecin urgentiste