Témoignage de :

Paranoïa sanitaire et réseaux sociaux

24 janvier 2022

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Bonjour,

Je suis enseignant dans l'enseignement supérieur. Un étudiant m'appelle pour savoir si demain il doit venir en cours car il est "cas contact". En effet son père est positif. Il a partagé sur le groupe Whatsapp de la classe sa "cascontactivité" ... fier de pouvoir poster un événement ... à défaut du fait lui-même (ceci est pur avis subjectif de ma part).

Peu certain des derniers changements en la matière, je suis allé sur le site de l'assurance maladie qui indique que les cas contacts vaccinés dont la deuxième dose est inférieure à 7 mois doivent faire un test et ne sont pas sujets à isolement si ce test est négatif.
L'étudiant partage ensuite cet avis sur le groupe.
Puis je reçois une avalanche d'e-mail privés de certains camarades qui s'inquiètent de la présence d'un cas contact en cours et que selon "leur" lecture des règles, l'isolement doit être prononcé ...
Finalement, l'élève décide, sous la pression de ne pas venir en cours ... ce qui n'a pas eu l'air de beaucoup le déranger non plus ...

Morales de l'histoire :
1. Voilà ce qui arrive lorsqu'on publie des données privées sur un réseau social ou toute application accessible à des personnes non qualifiées
2. Beaucoup de nos semblables sont prêts à devenir médecin à la place des médecins, juges à la place des juges et policiers à la place des policiers

Questions soulevées :
1. Si l'élève s'était présenté en cours, ses camarades lui auraient-ils demandé de faire demi-tour ?
2. Pourquoi n'est-ce pas les paranoïaques qui s'imposent leurs propres règles renforcées au lieu de vouloir les imposer aux autres ?
3. Publier sur un réseau son état de santé réel ou supposé ou tout simplement sa "cascontactivité" ne revient-il pas à coller une étiquette sur sa poitrine "je suis cas contact" ... et même si les règles n'imposent pas un isolement à ce cas quelle pourrait être la réaction des gens dans le métro, à l'université, ... ne verrions-nous pas alors des scènes de lynchage ?

Conclusion : En plus de l'épidémie, le gouvernement a lui-même créé une situation de guerre qui a exacerbé les instincts les plus grégaires voire les plus bêtes et les plus vils.

 

Benoit

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