Témoignage de :

Pour sortir du tunnel et terrasser le dragon, s’engager

18 mars 2021

Partager cet article

Share on facebook
Share on linkedin
Share on twitter
Share on email

 

Il y a un peu plus d'une quinzaine de jours, j'ai entendu cette phrase dans la bouche de Louis Fouché qui m'a fait tilter : « Le dragon est trop gros pour être affronté seul. Regroupons-nous, agissons ensemble, rejoignons des collectifs ».

Le dragon ? Cette espèce de rouleau compresseur en marche depuis des mois, celui d'une pensée monolithique qui n'admet aucune contradiction ; la société qui se scinde en deux, entre ceux qui acceptent le narratif d'une menace sanitaire et les comportements qu'on leur impose et ceux qui ne se résolvent pas à devoir sacrifier des libertés élémentaires comme le droit d'aller et venir au nom d'une épidémie qui semble largement surjouée.

L'amertume de constater que certaines personnes qui étaient mes amis, à cause de cette divergence de vues, et de comportements, ne le sont plus et m'évitent. Le dragon des gens qui se mettent à faire la police dans les magasins si vous entrez sans masque. Le dragon de l'agressivité de mes enfants, mon conjoint, lorsque j'exprime mon désaccord avec la politique dite sanitaire. Et surtout, l'angoissante épée de Damoclès d'une obligation vaccinale, à laquelle pour rien au monde je ne voudrais me soumettre. Le dragon de la tristesse, la dépression, l'impression d'un combat titanesque.

Alors j'ai pris Louis Fouché au mot. Je suis allée sur le site regarder la carte des collectifs. Après quelques tâtonnements, hop, je me suis lancée, et je me suis retrouvée dans l'aventure. Un groupe normand qui a déjà une quarantaine de membres et à son actifs diverses actions, dont des « marches des robots » comme celle initiée à Liège par Barbara et qu'on voit maintenant fleurir un peu partout en France.

Enfin, voilà des interlocuteurs attentifs, passionnés, déterminés, comme le dit l'une d'elles, « à mettre des grains de sable dans les rouages de la machine ».
Et, en ce froid deuxième samedi de mars, je rejoins mon groupe à Caen, pour une action de protestation contre les masques pour les enfants. Et brusquement, c'est comme si un grand rayon de lumière était entré dans mon tunnel hivernal, ma dépression ultra-saisonnière faite d'heures passées à regarder les lanceurs d'alerte et à aller d'alarme en alarme. Première fois depuis un an que je me retrouve avec tant de gens qui ont la même idée en tête : désobéir, se serrer les coudes. On se sourit, on ne porte pas de masques, on laisse éclater cette vieille colère au micro. Et ça fait un bien fou. Le soir, le lendemain et les jours suivants, on se retrouve sur Telegram à tchatter, à échanger des liens, des idées, des projets pour la semaine suivante.

Désormais, je n'ai plus besoin de déverser ma frustration et mon angoisse sur mon entourage proche. Les membres du Collectif seront désormais mes interlocuteurs, et pas juste pour échanger des états d'âme, mais chercher à faire bouger les lignes, montrer dans la rue des visages entiers qui osent clamer leur désaccord avec l'innommable passivité généralisée.

Je voulais témoigner de cette découverte et inviter encore tous ceux qui dépriment à suivre cette démarche : engagez-vous dans un collectif, nous préparons le monde d'après, quoi qu'il arrive.
Et pour avoir un échantillon de la belle énergie qui y règne, voir par exemple le très réjouissant rassemblement du 14 mars à Lyon, ou les flashmobs « Danser encore ».
Oui, c'est le printemps, nous allons danser et chanter, plus que jamais.

 

Laure Claesen

Défilement vers le haut