23 janvier 2022
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Je suis ce que l'on désigne un covidiot, une personne non vaccinée contre la Covid. Scientifique de formation et de profession, j'ai décidé pour différentes raisons que je tente de présenter ci-après de ne pas me faire vacciner. Je le fais suite à l'intervention du Dr Yves Bonnier Viger, directeur de la santé publique de la Gaspésie et des Îles de la Madeleine à l'émission du 12 janvier « Tout un matin » de Radio-Canada où il soulignait qu'il serait pertinent de comprendre pourquoi des Québécois ne sont toujours pas vaccinés. Je précise que je ne suis pas anti-vaccin (je suis à jour dans mes vaccins, et suis même vacciné contre le zona). Alors pourquoi pas le vaccin contre la covid ? Vous me permettrez d'introduire le terme de réduccin pour le désigner ; un vaccin confère l'immunité contre une maladie, ce qui n'est malheureusement pas le cas pour la covid (55% des personnes actuellement hospitalisées aux soins intensifs en raison de la covid au Québec sont doublement réduccinées). Pour répondre à cette question, il me faut revenir à la première vague. Comme tout le monde, j'ai éprouvé tout au début une peur contre ce virus écoutant avec inquiétude les bilans quotidiens de contagion diffusés par Radio-Canada. Puis très rapidement, n'ayant aucune personne dans mes relations connaissant une personne dans la leur ayant eue la covid, j'ai commencé à relativiser la gravité de cette maladie. Pas à la nier, non, mais à moins la craindre pour mes enfants ; la majorité des victimes de la covid étant les personnes âgées résidant en CHSLD (pour beaucoup laissées à elles-mêmes avec le triste résultat que l'on connaît maintenant). Bref, j'ai passé la première vague de la pandémie à écouter au début avec une certaine admiration puis rapidement avec circonspection la navigation à vue du duo Legault/Arruda auquel Dubé se rajoutera en juin 2020 pour former ce que je désigne ci-après par le trio. Lorsque le réduccin a été annoncé (début novembre 2020), j'ai commencé par me dire que j'allais attendre un peu avant de le prendre. Il s'agit d'une technologie « nouvelle » et ne me sentant pas à risque, à quoi bon me précipiter ? La question pour moi était de savoir si le réduccin permettait d'éliminer la transmission, un argument qui m'aurait rangé au rang des réduccinés. Ceci a été affirmé par notre trio dès l'annonce du réduccin, mais j'ai souhaité trouver des preuves de cela (je suis scientifique de profession). Les études pertinentes sur la transmission sont arrivées bien après le lancement de la réduccination dans le monde (il fallait des données), certaines montrant l'inefficacité du réduccin à réduire la transmission, d'autres, plus nombreuses, indiquant une réduction de 20% à 50%. Ce consensus un peu mou m'a décidé d'aller me faire réducciner pour la rentrée 2022. D'autres études confirmaient de plus le risque beaucoup plus faible de se retrouver aux soins intensifs une fois réductionné. Entre temps, le passeport vaccinal sanitaire est arrivé au Québec. Je suis contre ce « pass ». Si notre trio est convaincu que le réduccin est la solution, qu'il l'impose plutôt que de réduire les droits des non réduccinés: l'état d'urgence dans lequel nous sommes depuis maintenant bientôt deux ans rend possible une telle décision. J'ai peur (au risque de passer pour un conspirationniste) que la raison pour laquelle le gouvernement n'impose pas le réduccin soit purement comptable : le réduccin est en phase 4 de test et l'imposer à la population forcerait le gouvernement à répondre à d'éventuelles poursuites par exemple de personnes victimes d'effets secondaires graves. Car il y en a, l'INSPQ en recense d'ailleurs une partie (https://sante-infobase.canada.ca/covid-19/securite-vaccins/). Pire à mes yeux, la réduccination des enfants a frappé le 23 novembre 2021 à nos portes. Les enfants sont très peu soumis à des formes graves de covid et les réducciner afin de « stopper la transmission » m'inquiète au plus haut point. J'ai donc continué à me documenter (je suis scientifique). L'INSPQ a rédigé un rapport au sujet de la réduccination des enfants qui n'est pas rassurant (https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/3181-vaccination-covid-19-jeunes-5-11-ans.pdf). Robert Malone, médecin américain pionnier de la technologie ARN utilisée par les réduccins, a publié un plaidoyer s'y opposant frontalement (https://www.youtube.com/watch?v=GJ1b5WS1AIs&t=4s). Aucune de ces sources n'a été véritablement relayée par nos médias et encore moins débattue. Bien sûr, toute information ne mérite pas forcément de l'être, mais j'ai pris soin de mentionner des sources a priori respectables. La position des experts voulant que la réduccination des enfants est à risque faible mais représente un gain important pour la société est basée sur quelles données exactement ? Comment réagir alors que l'information manque ? Répéter ad nauseam que la réduccination est la solution n'est pas une information, mais un point de vue. Comment réagir alors que notre trio dans une même intervention médiatique annonçait le 2 novembre 2021 être heureux de rouvrir les karaokés et qu'il travaillait activement à la réduccination des 5-12 ans ? Faut-il aimer chanter pour se réjouir d'une telle annonce ?! Comment réagir lorsqu'on lit et entend qu'Omicron est arrivé au Québec à cause des 10% de non-réduccinés ? (Omicron est arrivé au pays par des voyageurs doublement réduccinés, les voyages en avion étant interdits aux non-réduccinés) ? Comment ne pas s'inquiéter pour nos enfants quand on apprend (une autre information peu ou pas couverte par nos médias) que Pfizer a été condamnée à payer plus de 10 milliards d'amendes de 2000 à 2019 pour des fraudes au nombre desquelles charlatanisme, corruption de médecins et de fonctionnaires, fausses déclarations, manipulation de résultats scientifiques (https://violationtracker.goodjobsfirst.org/parent/pfizer) ? Bien sûr, je comprends que le système de santé depuis le début de la pandémie est fortement sollicité et nous connaissons actuellement à cause d'Omicron un nombre de personnes alitées aux soins intensifs plus élevé que l'an dernier à la même date (le 11 janvier 2022, il y avait 263 hospitalisations en cours contre 222 le 11 janvier 2021), ce qui est décourageant. Et je comprends également que le réduccin réduit chez les personnes qui l'ont reçu les risques de se retrouver aux soins intensifs et que cette raison devrait suffire à me faire réducciner comme la majorité des Québécois de 12 ans et plus l'on fait. J'avais planifié ma réduccination afin de rejoindre le groupe des gens ayant — téléphone à la main — le droit aux activités sociales tout en ayant la conscience tranquille de « ceux qui ont fait leur part ». J'ai cependant décidé d'ajouter ma voix à celles qui dénoncent la réduccination des enfants sans données probantes, à celles qui s'opposent à la gouvernance par décret depuis bientôt deux ans et à l'hypocrisie du passeport vaccinal. Le véritable problème demeure celui de notre système de santé qui doit être repensé (puisse la covid nous forcer à y réfléchir) afin de pouvoir accueillir un nombre plus grand de malades. Comme tous, je nous espère des lendemains plus cléments (des experts commencent timidement à parler d'endémie) et comme beaucoup j'évite les contacts avec autrui en attendant ces jours meilleurs (je suis en cela probablement moins dangereux qu'un chanteur de karaoké après deux bières, et oui le karaoké ça peut être le fun). En attendant, je regarde médusé la chasse aux sorcières resserrer ses mailles avec l'approbation médiatique et celle de l'ordre des médecins (serrez leur la vis !). Plus (pas) d'alcool (mesure oh combien ridicule), taxation significative (indécent et dangereux : ferons-nous payer tout un chacun en fonction des risques qu'il représente pour le système de santé ? Tremblez chanteurs de karaoké...). Bientôt nous réjouirons-nous de faits divers relatant des attaques physiques aux non-réduccinés et à leur famille. Gageons que la vague Omicron sera retombée d'elle-même bien avant que ces mesures ne montrent une quelconque utilité. Covidiotement vôtre, |