2 février 2021
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J'ai appris à marcher en rang. À l'Education Nationale.
J'ai appris à croire et j'ai appris à craindre la maitresse,
Pour m'en sortir honorablement, j'ai appris à être la meilleure.
La peur m'a fourni des diplômes :
Je suis hautement diplômée en croyances et en soumission.
Mais mon esprit chercheur et créatif s'est révélé plus fort, quelle douleur...
Alors j'ai cherché, cherché la vérité, et même toutes les vérités.
Alors j'ai créé.
J'ai créé la vie et la magnificence, créé ce que je pouvais offrir de mieux dans ce monde.
Même si, rien de tout cela ne représentait dans mon pays, un passeport pour la vie économique.
Je n'ai jamais cru à l' « égalité » des sexes.
L'unicité est ce qu'il y a de plus pauvre dans la vie.
L'unicité n'est pas dans la nature,
C'est pourquoi elle doit forcément naître de la propagande, de l'éducation puis de la répression.
Je ne suis pas un homme et ne le serai jamais.
Quelle douleur ce fut de grandir dans un monde dans lequel j'étais censée être son égale !
Cette « égalité » a fait des femmes les objets des besoins et des visions masculins.
Elle n'a pas ouvert la porte à l'égalité des droits.
L'égalité des droits passe par la reconnaissance des différences naturelles.
Et en tant que femme, ma passion fut de m'occuper de ma famille et de mes enfants plutôt que de travailler (toujours aucune retraite pour cela),
Mon besoin était de m'arrêter une semaine par mois sans perdre de salaire ou devoir m'excuser
Je ne pouvais pas enfin être ces prostituées des publicités - apparemment dégagées de leurs réalités hormonales naturelles...
Je suis une femme, toujours jugée, rabaissée, suspectée pour ses différences naturelles.
L'égalité des droits n'existe que parce que nous sommes différents.
Et quelle richesse, quelle merveille que cette différence !
J'ai beaucoup plus appris de ceux qui ne pensaient pas comme moi
Que de ceux qui auraient pu contribuer à faire tourner le même petit vélo dans ma tête.
En observant les êtres différents, en écoutant les avis divergents,
En cherchant, en questionnant, les pourquoi, les où, les comment, les d'où, les depuis quand
J'ai appris la liberté et j'ai appris à la respecter,
J'ai appris à les aimer et à m'en extasier, j'ai touché le cœur de mon existence,
La beauté de l'être et de toutes ses formes parfaites.
Je suis allée aux frontières de l'Être, où vie et mort s'entremêlent.
Je n'ai pas peur de mourir et je ne vais jamais m'arrêter de vivre.
Mais lorsque viendra le moment où mon corps s'éteindra,
Je veux savoir que mes aimés qui resteront, le seront libres et heureux.
Je veux être certaine qu'ils pourront questionner à leur tour
Qu'ils pourront continuer de parler, tomber, se relever, grandir, s'enrichir.
Lorsque je mourrai, je veux sentir leur présence à mes côtés,
Leurs bras me serrer et leurs lèvres m'embrasser.
Je ne veux pas mourir isolée, séparée, ni-même emprisonnée pour mes différences.
Si l'école de mon pays m'a appris à croire,
D'autres m'ont appris à penser.
Et d'autres continuent encore de me l'apprendre, si je sais aller les chercher...
Car aujourd'hui, la richesse de ces Autres se réduit comme peau de chagrin.
Il faut pouvoir les dénicher.
On muselle nos plus éclairées diversités scientifiques,
On menace nos plus passionnantes diversités géopolitiques,
On anéantit nos plus merveilleuses diversités artistiques
On soumet notre équilibre économique...
Je suis libre des opinions, des croyances et des divergences,
Leur foisonnement est pour moi une merveille :
La seule merveille capable de liberté et donc d'homéostasie.
Aujourd'hui si je veux tenter de chercher, de comprendre, de questionner, de douter...
On me fait comprendre que ce n'est plus d'actualité.
Pourquoi ? Jusqu'où ? Jusqu'à quand ?
Alors, je vous écris.
Je fais ma part de Colibri.
Un colibri qui choisit l'incendie qu'il veut éteindre
Et comme j'aime ce qui est vrai, j'apporte ma goutte à la source,
Celle-là même qui a lancé l'incendie,
Celle qui a favorisé sa propagation et continue de l'entretenir.
Prenez, voici ma goutte de Non-peur.
S'il vous plait, prenez-là, buvez là, multipliez-la,
Pour nos enfants et nos petits-enfants.
Devenez des chercheurs,
Ouvrez grand vos oreilles,
Soyez prêts à grandir,
À ne plus croire, à réfléchir.
Laissez tomber vos masques, cherchez ce qui est vrai,
Retournez à la vie – la vie la mort - n'ayez plus peur
Et venez libérer la richesse de ce monde !
Anne