Témoignage de :

Privée de soins

11 novembre 2021

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Un petit message pour vous livrer mon désarroi et ma colère. Je suis atteinte de polyarthrite depuis l'âge de 20 ans. J'ai traversé de longues années avec des traitements plus ou moins efficaces qui soulageaient peu les douleurs et n'ont pas empêché les déformations.

Depuis 2008, j'ai traitement en biothérapie, un immunosuppresseur pour utiliser un mot à la mode. Pour faire simple il s'agit d'une chimiothérapie administrée en ambulatoire, un cycle de deux perfusions à 15 jours d'intervalle. Le traitement fatigue sur le coup mais après j'ai une vie normale, sans douleur, ni nouvelle déformation.

Et bien cette année je n'ai pas le droit à mon traitement. Pourquoi ? Parce que je ne suis pas vaccinée. L'interne m'a expliqué... Ah oui ! Parce qu'ils m'ont fait venir à l'hôpital à Lyon pour me renvoyer chez moi. Personne n'a pu me dire avant mon arrivée dans le service, qu'un test antigénique n'était pas suffisant.

Donc l'interne m'a dit droit dans les yeux : "on ne peut pas procéder à la perfusion si vous n'êtes pas vaccinée car vous risquez de faire une forme sévère du Covid". Sérieux ?? Depuis mars 2020 tout le monde, je dis bien TOUT LE MONDE me renvoie que je suis une personne vulnérable et que je risque de faire une forme grave du Covid. Alors qu'est-ce qu'il y a de nouveau pour moi ??? Rien hormis que je ne peux plus bénéficier de mon traitement, ce qui va me fatiguer, m'endolorir et me rendre encore plus sensible à tous les virus. Donc double peine pour moi.

N'ayant pas été vaccinée les plaisirs de notre société me sont restreints, sans compter les commentaires acerbes des personnes qui me jugent. Et je ne vais plus bénéficier de soins pour la prise en charge de ma pathologie. Je suis dégoutée, en colère et épuisée.

Quoi faire ? Céder et ne plus pouvoir me regarder en face ? Résister et vivre petit à petit le retour d'un corps endolori, de difficultés à me mouvoir, d'arrêts maladie pour crise de rhumatismes ?

Je me sens prise en otage par des règles que je dénonce. Je suis bien peinée de voir le chemin que prend notre société.

Je vous souhaite, à vous qui avez pris le temps de me lire, tout le meilleur pour les années à venir

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