Témoignage de :

Refus de porter le masque…

15 février 2021

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Je suis enseignante en Lycée, prof de bio qui se questionne depuis le début de la "pandémie".

Mon premier réveil s'est passé en classe lorsqu'un surveillant est venu rappeler à mes élèves les règles du nouveau protocole sanitaire dans le lycée et à la cantine. Il aboyait des ordres plus qu'il ne les transmettait, il leur enjoignait de respecter ces règles sous peine de sanctions, il les traitait d'irresponsables "à priori" auxquels il faudrait de toute façon répéter ces règles qu'ils devaient appliquer sans réfléchir.

A aucun moment il n'a expliqué le fondement de ce nouveau protocole, à aucun moment il ne leur a laissé la parole, il n'a fait que crier jusqu'au moment où, n'y tenant plus, je lui ai coupé la parole.

J'étais en colère contre ces propos, sa violence et son manque d'empathie envers eux.
J'ai pris le contrepied de sa harangue en assurant ces jeunes de mon admiration pour leur sagesse, leur respect des autres et de nous, personnels enseignants et éducatifs. J'ai tenté de les rassurer aussi en les écoutant tout simplement. L'AVS s'est tu et est sorti de ma classe. Les élèves se sont alors détendus et nous avons échangé non sans humour. Mais ils ne voyaient pas mes sourires. J'ai donc enlevé le masque avec leur accord, en leur proposant de faire de même s'ils le voulaient.

Depuis cette séance, je ne porte plus le masque en classe, les personnels de vie scolaire le savent mais n'osent pas me remonter les bretelles comme ils le font si mal avec les jeunes.
Un de mes fils est au Collège, jusqu'à cette année, il était très respectueux des règles de vie commune, jamais sanctionné, un enfant tranquille et presque trop sérieux.
A la maison, nous parlons de ces protocoles et de leur vacuité, de leur utilité discutable si ce n'est contredite par les publications scientifiques. Du coup, mon fils aussi se rebelle ou tente de continuer à vivre comme avant malgré la surveillance de tous les instants dans le Collège.
Et patatras, les sanctions pleuvent sur lui, les observations tombent et les colles enfin.

La dernière m'a fait sortir de mes gonds, il a été "pris" le masque sous le nez au sortir de la cantine. Observation de la surveillante : "refus de porter le masque en extérieur pour manger sa clémentine, même pas encore épluchée".
Il a dû écrire des lignes...message suivant à répéter comme on annone une récitation : "le port du masque est obligatoire par respect pour la santé de soi et des autres. Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics fréquentés et même entre deux plats dans les cantines désormais. Merci de s'y conformer".
Je me marre à propos de la seconde partie du "message", la cantine est un self, les plats sont tous sur le plateau de l'élève qui se sert en arrivant ! Je n'imagine pas un instant les élèves remettre leur masque en passant du plat de résistance au dessert...

Encore une preuve de l'incohérence de ces règles. Mon fils était tellement en colère après cette surveillante et ces règles absurdes qu'il a envoyé balader ses lignes à tord et à travers sur les pages blanches...
Ce qui lui a valu un avertissement en plus de l'observation et de la colle.
Un avertissement pour irrespect, immaturité...etc. qui se trouvera en bonne place dans son dossier scolaire.

Loin de nous calmer, ces absurdités nous poussent encore plus à nous révolter contre ces règles inutiles et ce personnel soi-disant éducatif qui me semble, à moi, bien moins mature que mes élèves ou mon fils...
Malgré tout, je préfère encore que nous soyons lui et moi en présentiel qu'à distance, même avec des matons et entre les murs de l'incompréhension.
C'est dingue de devoir accepter tout cela simplement pour avoir le droit d'apprendre ou d'enseigner au contact avec les autres. La menace d'un re-confinement n'est pas pour rien dans l'acceptation de ces règles absurdes.
Voilà où nous en sommes...
Merci de m'avoir permis d'exprimer mon vécu ici. Et bon courage à tous les élèves de France et de Navarre !

Anne

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