Témoignage de :

Réponse au message “Découragement”

1 juillet 2022

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Je ne sais pas qui vous êtes mais je voulais vous dire que vous n'êtes pas seul(e). Depuis quelques jours je ressentais le besoin d'écrire un témoignage. Et alors que je m'apprêtais à le faire, je suis  tombée sur le vôtre qui décrit en tout point tout ce que j'ai pu ressentir il y a à peine quelques jours.

Le même état d'esprit.

Je me sentais très seule et j'avais comme vous la sensation que personne n'écoute, d'être invisible. Je lisais et relayais les informations sur les réseaux sociaux. Je me sentais isolée. La semaine dernière j'ai coupé les ponts avec mes meilleures amies que je connais depuis 30 et 25 ans.

Elles travaillent dans le social. Je les ai toujours entendues s'indigner face aux discriminations. Et là, rien. Aucune indignation contre les mesures autoritaires. Alors qu'elles savaient que je ne pouvais pas aller au restaurant ni au cinéma, elles s'invitent les unes les autres devant moi. Elles trouvaient toute cette situation très normale.

Cela m'est devenu intolérable. Elles connaissaient toutes mon passé. J'ai été violée et qu'on veuille obliger à nouveau à mon corps de subir quelque chose que je ne veux pas de façon aussi perverse, ça ne leur posait aucune question. Je l'ai vécu comme une trahison. Et j'ai ressenti énormément de déception. Et j'ai compris que nous n'avions plus les mêmes valeurs.

J'ai besoin dans ma vie de personnes bienveillantes et en ce moment, je pense que nous avons besoin de nous regrouper nous soutenir. Entre personnes qui pensent la même chose. Pas pour parler de tout ce qui se passe et de ce qu'il y a derrière tout cela, mais juste de savoir que nous ne sommes pas seuls cela crée un lien qui permet de savoir que nous ne serons pas jugés mais compris.

Je me suis déconnectée des réseaux sociaux car je me suis aperçue que toutes ces informations m'angoissaient beaucoup, bien que je les trouvais très intéressantes.
En janvier avec mon conjoint nous avons quitté la région parisienne pour nous installer en Bretagne, à la campagne. La crise nous a aussi appris que nous devions changer de vie pour revenir à l'essentiel.

Nous avions besoin de calme, de nature et d'être avec les personnes que l'on aime.

C'est extrêmement courageux d'avoir quitté votre travail de soignant. Pensez à vous et à votre nouveau projet professionnel. Et faite ce qui est bon pour vous. Si vous sentez que vous ne pouvez pas parler avec vos amis librement alors ce ne sont pas des amis.

Bon courage à vous.

Elsa

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