Le cœur de bœuf qui saigne...

Chronique républicaine 2020...

Aujourd’hui se sont déroulées les funérailles de ma belle-mère...

Cérémonie de 30 minutes maximum avec temps dans la salle de 20 minutes,

4 chansons et deux temps de parole.

40 personnes maxi...

Une place sur deux doit être occupée, distanciation oblige...

À la sortie, embrassades interdites. Distanciation oblige.

La cérémonie se déroule le mieux qu’elle peut, je rends l’hommage oral à Claudine.

Quand je vais me rasseoir, je vois un petit garçon de neuf ans, seul sur son siège, isolé au milieu de places vides... comme perdu sur une île de tristesse.

Il vit la cérémonie seul, il se replie, sous le poids d’une émotion trop grande pour la contenir à son âge...

Je me lève, vais le prendre dans mes bras, l’assois sur mes genoux, et le serre très fort...

Je lève alors les yeux, et je vois le responsable des pompes funèbres regarder mon fils dans les yeux et se mettre à pleurer.

Je vois la souffrance de cet homme qui ne peut travailler dans de bonnes conditions. On ajoute du malheur au malheur.

Quel monstre empêche que l’on se tienne la main, qu’une grand-mère ne puisse prendre ses petits-enfants dans les bras pour les consoler ?

QUI êtes-vous M. le Président ?

Dimanche, à l’hommage de Samuel Paty, j’entends le désarroi des professeurs... Ils se sentent seuls, abandonnés à des ordres de plus en plus intenables....

J’entends le désarroi des soignants qui ne peuvent exercer dignement leur métier....

Je vois la détresse des policiers qui doivent faire respecter l’arbitraire...

Et je fais partie de tous ceux qu’on empêche de travailler car nous serions des bombes sanitaires.

Qui êtes-vous M. le Président pour être aussi sourd à la souffrance de tout un pays ?

Alors ce soir, j’ai envie de me tourner vers les étoiles et leur demander :

Quand reviendra le bon sens ?

Quand reviendront les libertés ?

Quand pourrons-nous dire que nous sommes bien en République "

PEAS

M.P.