Témoignage de :

Serions-nous devenus fous ?

23 décembre 2020

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Orthophoniste en libéral, je partage la salle d'attente avec plusieurs professionnels de santé, et forcément, nos visions sur la Covid diffèrent. Nous avons donc négocié de pied ferme les mesures à mettre en place. La salle d'attente reste ouverte, permettant aux patients d'attendre au chaud, en contrepartie, les jeux et magazines sont rangés. Ils n'ont pas abordé le sujet des affichettes d'information sur les gestes à respecter, je me suis bien gardée de le faire. Il n'y en a donc pas.

J'ai informé tous mes patients que le port ou non port du masque était de leur responsabilité, pas de la mienne. Jouer au policier ne rentre ni dans mes attributions ni dans mes compétences. Chacun est libre de faire ce qui lui semble le mieux pour lui.

Dans mon bureau, afin de rassurer mes patients, j'ai une vitre en plexiglas en guise d'hygiaphone et une bouteille de gel hydroalcoolique à disposition. Je leur ai proposé de travailler sans masque, tous ont accepté. Une séance d'orthophonie lorsqu'on est masqué ne sert à rien, quelle que soit la pathologie. Autant rester chez soi ! Je serre la main à ceux qui le demandent, ça leur fait tellement de bien, et c'est si facile de se les laver !

Petits et grands y trouvent un accueil que j'espère chaleureux, une oreille attentive et bienveillante.

 

Avec ceux préoccupés voire « tétanisés » par la situation sanitaire, on a parlé de la « dangerosité » de cette maladie. Depuis de longs mois, je passe une grande partie de mon temps libre à m'informer : IHU Méditerranée, RéinfoCovid, BonSens, Pr Perronne, Pr Toubiana, Pr Toussaint, Jean-Dominique Michel, France Soir, etc. J'ai donc acquis une vision nettement plus complète que celle diffusée par BFM TV, France Info ou Le Monde, pour ne citer qu'eux. Je leur conseille à tous, d'éteindre la télé et son cortège de messages anxiogènes, de laisser parler leur cœur, et leur rappelle que cette maladie n'a pas généré de surmortalité à ce jour. Que la Suède, qui n'a jamais confiné ni adopté de mesures sanitaires coercitives, ne déplore pas plus de décès que nous.

 

Les enfants (pourtant ni malades ni vecteurs du virus) ont exprimé les conséquences douloureuses des mesures sanitaires dans leur quotidien. L'école est sans nul doute le lieu des plus grandes souffrances.

Malaise dû au port du masque, interdiction de se resservir à la cantine, impossibilité de voir ses amis s'ils font partie d'une classe différente, sanctions encourues si le masque n'est pas porté réglementairement (ils ont bien intégré la possibilité d'une exclusion !), sport avec le masque, etc.

Un de ceux qui m'ont bouleversée, c'est Gabin, 6 ans. La prise en charge arrivait à son terme, venait le temps des adieux. Mais il n'en avait aucune envie car il aimait les jeux que nous faisions ensemble. Nous sommes alors convenus qu'il m'écrirait et que je lui répondrai. Sachant que c'est un enfant tactile, je lui ai proposé de me faire un bisou. Il m'a répondu par la négative, craignant de me contaminer (sa mère m'a expliqué qu'il avait même peur d'embrasser ses grands-parents). J'ai eu beau lui expliquer que je n'avais pas le virus, que je savais qu'il ne l'avait pas, que nous ne risquions rien, il n'en a pas démordu. Il m'a dit d'un air résigné, « je te l'écrirai ». Ma gorge s'est nouée et j'ai dû faire appel à toutes mes ressources pour lui dire, avec un grand sourire, que c'était une bonne idée.

 

Pour ce qui est des adultes que je vois décliner au fil des séances, les récits sont tout aussi émouvants. L'une parle de sa solitude (elle ne peut pas rendre visite à son compagnon, distant de 106 km), l'autre du manque de contacts physiques (sa fille vient la voir tous les jours mais respecte les distances réglementaires et lui lave les cheveux avec un masque), un autre du manque de ses enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants qu'il n'a pas vus depuis 8 mois, encore un autre se demande si ça vaut le coup de vivre dans ces conditions, une autre encore se plaint de ne pas pouvoir aller à la messe, etc.

Mme D., 82 ans, est diabétique. Ce qu'elle aime dans la vie, c'est faire les courses, les « commissions » comme elle dit, avec son fils une fois par semaine. Mais ses trois infirmières lui interdisent formellement de mettre un pied hors de chez elle et lui recommandent fortement le port du masque dans son intérieur. Nous en avons parlé, je lui ai expliqué qu'il était essentiel de bien respirer pour se protéger d'un virus. Je lui ai conseillé de sortir avec un masque FFP2 (merci Dr Fouché !). Vivre, c'est important aussi ! La semaine suivante, elle est arrivée avec un grand sourire, les yeux pétillants de vie, me disant « je l'ai fait ». Elle m'a raconté avoir parlé avec son maraîcher qu'elle connaît depuis 20 ans, avoir acheté ses protections individuelles sans devoir le demander à son fils (trop intime). Elle a conclu en disant « il ne faut pas m'enfermer, ce n'est pas bon pour moi ». Mais c'est bon pour qui ?

 

Quant à moi, j'avoue passer par des moments de grand découragement et de colère quand je perçois les dégâts sur mes patients. Mais quand je parviens à aider l'un d'entre eux à reprendre pied dans le réel, à s'apaiser, je reprends vie moi aussi.

 

Essayons de nous reporter quelques mois en arrière, avant l'emballement gouvernemental de la peur, largement mis en scène par les médias. Aurions-nous alors accepté d'être claquemurés, masqués, amendés, interdits de faire société ? Sincèrement, en notre âme et conscience, quel niveau de gravité sanitaire pourrait justifier de telles conséquences mortifères (chômage de masse, augmentation exponentielle du nombre de morts dus à la pauvreté, suicides, troubles psychiques, mort des petits commerçants et des petits entrepreneurs, mort de la culture, absence de soins) ? Ebola ? La peste noire ? Loin s'en faut ! Il s'agit seulement d'un virus relativement bénin, provoquant une maladie, la Covid, chez des personnes âgées, fragiles et immunodéprimées (tous n'en meurent pas !) et inoffensif pour 98% d’entre nous. Cerise sur le gâteau, il existe un, voire des traitement(s). Mais le gouvernement, c'est une première en France, a pris le soin d'interdire aux médecins de les prescrire. En revanche, le Remdésivir, inefficace (il y a un consensus scientifique sur le sujet), avec des effets secondaires graves sur les reins, a été acheté à coups de millions et proposé gratuitement aux hôpitaux. Le Rivotril est administré en Ephad, hors AMM, grâce à un décret du Ministre de la Santé, afin d'euthanasier les personnes âgées. C'est ça « être le père de la Nation » ?

Les hôpitaux sont submergés ? Oui, ils le sont depuis de nombreuses années. 96 000 lits supprimés en France depuis 15 ans ! Tant et si bien que tous les ans, à chaque épidémie de grippe, on active le « Plan Blanc ». Il suffirait de leur donner enfin les moyens de soigner (et non de fermer inlassablement des lits tous les ans), à la place de faire des cadeaux somptueux aux oligarques délinquants fiscaux. Le Ministre de la Santé, dans le registre « plus jamais ça », avait promis en juillet qu’au moins 12 000 lits de réanimation pourraient être mobilisables à l’automne, contre 5 000 lors du premier épisode. A la mi-novembre, on attend toujours !

 

Serions-nous devenus fous, hypnotisés par la peur, au point d'accepter et de participer à la maltraitance de nos enfants, nos aînés, notre famille, nos amis et de nous-mêmes ?

Il est grand temps de sortir de cet état de sidération avant que l'étau de la dictature ne se referme sur notre vie. Il est grand temps de vivre si nous ne voulons pas mourir.

 

 

Hélène BOY. Novembre 2020

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