Je suis infirmière dans un centre hospitalier, actuellement dans un service d'hospitalisation de jour.

J'ai été volontaire "désignée" pour aller travailler dans un UTI (unité temporaire infectieuse) pendant la première vague.

L'année dernière en mars, j'étais comme tout le monde, j'avais peur, tellement de questions sur ce virus et si peu de réponses. Nous avons soigné les patients, avec de la chloroquine, des antibiotiques, des corticoïdes et des anticoagulants. Il y a eu des morts, surtout des personnes âgées. J'en ai vu guérir de la covid, et qui se sont laissés mourir quand même, désespérés de ne pas avoir de visites, ou, comme cette dame de 92 ans, qui ne voulait pas retourner à la solitude de son domicile.

Je revivais les mêmes situations que celles auxquelles j'étais "habituée " dans le SSR gériatrique où je travaillais 5 ans auparavant.
Oui ce virus tue, mais l'individualisme galopant de notre société, le peu de considération pour nos personnes âgées, la solitude même chez les jeunes tuent aussi, et de façon invisible.

Aujourd'hui je me tourne vers ce collectif car je me sens seule. Tout le monde ne parle que du covid, constamment, autour de moi. Toutes les autres maladies ont disparu ? On ne meurt plus du sida, de cancers, du diabète, il n'y a plus de suicides ? Chacun n'est préoccupé que de soi, et son envie de revivre normalement. Tout le monde veut "pouvoir faire ce qu'il veut " tout en obéissant aveuglément...et voilà que le vaccin va devenir obligatoire...
J'ai osé dire que je ne me ferai pas vaccinée. Bon, ça y est je suis complotiste ...

Je me sens seule.
Je ferai partie de ces soignants qui préféreront perdre leur boulot.
Au moins j'aurai le temps de méditer sur la compassion et l'amour altruiste, seule dans une cabane au fond d'une forêt, car depuis le début de cette crise, la pratique du yoga et de la méditation m'ont permis de garder l'esprit "clair ".
Je souhaite que tous les êtres soient libérés de leurs souffrances.

Merci à ceux qui m'auront lu jusqu'au bout.

Sandrine