Témoignage de :

Soignante

29 septembre 2021

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Je suis infirmière dans la fonction publique hospitalière depuis 25ans, j'aime mon métier, consciente de la chance que c'est de faire un métier humain qui a du sens...Et aujourd'hui j'ai la boule au ventre à l'idée de ne peut-être plus pouvoir exercer…

Cette semaine dans le service où je travaille (qui n'est pas un centre de vaccination !) j'ai refusé d'injecter une dose de " vaccin" et demandé au médecin présent de le faire. Il m'a été répondu par ce médecin et le cadre que je n'avais pas le choix, que je devais me conformer aux ordres au nom du service public auquel j'appartiens.

Que si je m'obstinais, ils seraient obligés de faire un rapport et que je pourrais être sanctionnée. Tout ça enrobé d'un discours pseudo compréhensif.... J'ai tenu bon et c'est le médecin qui a fait l'injection non sans me rappeler que mon refus était une faute professionnelle. Je n'ai mis personne en danger (à part moi…) On m'a dit que même si j'étais opposée à la vaccination obligatoire pour moi, je ne devais pas tout mélanger, mes opinions et mon devoir d'obéissance professionnelle.

Alors, quand on a une blouse, on obéit et on laisse ses valeurs, ses convictions au vestiaire ? J'ai toujours été convaincue qu'on soigne avec ce que l'on est, avec ses valeurs humaines...

Je n'ai jamais été sanctionnée, j'ai souvent fait preuve d'adaptabilité et de tolérance mais je ne me suis jamais empêchée de dire ce que je pensais quand je trouvais que le patient n'était pas au coeur du soin.

Si être une bonne soignante c'est accepter qu'à l'hôpital public certains soins ne soient accessibles que sur présentation d'un pass, si être une bonne infirmière c'est faire des actes sans avoir le droit de les questionner, c'est obéir sans avoir le droit de réfléchir, alors je ne suis pas, je ne suis plus une bonne infirmière.

Aujourd'hui, en plus de la suspension pour non-respect de l'obligation vaccinale, je risque une sanction disciplinaire. C'est dur, ça fait mal, et comme beaucoup de collègues, j'ai peur. Peur de perdre mon travail, peur de craquer aussi... Mais malgré les pressions, j'essaie de rester debout et d'être fière de moi parce que, si je dois rendre ma blouse ce sera avec beaucoup de colère et une immense tristesse mais en ayant le sentiment de ne pas m'être trahie.

Merci de m'avoir lue

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