Témoignage de :

Triste fin de vie…

15 février 2021

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Suite à une injonction médicale liée à l’état de santé de mon père, mes parents sont entrés en Ehpad en 2015 (je ne savais pas alors qu’un « ordre » médical pouvait être contesté). Mon père est décédé en août 2020, à l’âge de 92 ans des suites d’une grave infection du pied qui n’a pu être correctement soignée, confinement du printemps oblige ! Durant ces 4 mois, l’Ehpad a complètement fermé ses portes, j’ai appris plus tard qu’il y avait même eu une période d’isolement de mes parents dans 2 chambres séparées au lieu de la chambre double...

Cet été, il y a eu léger relâchement des mesures et j’ai pu (masquée bien sûr !) accompagner mes parents lors de la fin de vie de mon père. Début octobre 2020, les problèmes ont recommencé : on m’a subitement interdit l’accès à la chambre (où j’avais classé leurs documents) alors que je devais traiter la succession (pension de réversion entre autres) et la direction de l’Ehpad a refusé de me confier les papiers administratifs : « Votre mère n’est pas sous tutelle, elle doit gérer ses affaires elle-même » (à plus de 98 ans...!). Les visites se déroulaient sur rendez-vous, 1 seule personne (limité à enfant ou conjoint), 1/2 h par semaine dans l’espace commun de l’Ehpad avec masques et séparés par une grande vitre de plexiglas. À Noël, les petits-fils venus de l’autre bout de la France n’ont pu rencontrer leur mamie (pas de créneau horaire disponible) ; il est probable qu’elle ne les reverra plus... Depuis mi-janvier, l’Ehpad est à nouveau fermé et les résidents sont consignés dans leur chambre (pour la modique somme de 2150 € mensuels !). Au téléphone, ma mère ne parle que de mourir : « Je m’ennuie, ma vie n’a aucun intérêt, je ne fais rien de la journée, etc. ». Que répondre face à une telle lucidité ?

J’ai obtenu la tutelle de ma mère (décision du tribunal datant du 8 janvier) mais la directrice toute-puissante fait toujours la sourde oreille et me transmet les documents au compte-gouttes ! D’après des SMS de l’Ehpad, les résidents et personnel sont testés 2 fois par semaine mais l’allègement des mesures est toujours remis à la campagne de tests suivante. La campagne de vaccination prévue a été retardée mais, dixit les médecins de l’Ehpad, le vaccin n’apportera pas d’assouplissement des conditions de détention ; donc à quoi bon ?

Heureusement que toutes ces décisions gouvernementales visent à PROTEGER nos aînés... sinon je m’inquièterais...!!

Annick

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